L’éditorial de François Cardinal publié samedi, « Sauver SNC… sans tarder », a suscité de nombreux commentaires, essentiellement divisés en deux clans : POUR et CONTRE le sauvetage de la firme québécoise de génie-conseil.

Pour le sauvetage

Trudeau va perdre beaucoup de votes

Les accords de réparation devraient être la règle pour les entreprises. Les employés deviennent les victimes innocentes dans un cas comme celui de SNC-Lavalin et le pays risque de perdre beaucoup d’expertise. Trudeau va perdre beaucoup de votes au Québec s’il ne montre pas de leadership à ce sujet. Peut-il se permettre de perdre des votes au Québec en plus de ceux qu’il a déjà perdus dans l’Ouest canadien ? — Claudette Dagenais

De l’acharnement

Je suis entièrement d’accord. Ça commence à ressembler à de l’acharnement de la part de l’opposition. Merci de l’avoir aussi bien démontré. — Diane Filion

Mettre ses culottes

En effet… ça urge ! Tout le monde que je connais ne comprend pas que cette situation ne soit pas encore réglée. Quelqu’un doit mettre ses culottes et en finir avec cette politicaillerie (ce qui aurait dû être fait depuis des mois et des mois). Nous avons une grande entreprise d’envergure internationale et on se bute aux fleurs du tapis. M. Trudeau, c’est le temps d’agir !  — Gérald L. Dionne

Spectacle désolant

Politicaillerie et vindicte populaire auront marqué la perception du processus d’entente de réparation dans le cadre de la suspension de la poursuite en le transformant en une sorte de cadeau politique.

Qui en aura bénéficié à terme ? Certainement pas les travailleurs de SNC-Lavalin, qui n’ont rien à voir avec les malversations criminelles de certains des dirigeants de l’entreprise ni des actionnaires eux aussi bien loin de ces crimes commis dans l’entreprise. Certainement pas les criminels, puisqu’ils ont été traduits en justice par l’entreprise elle-même. Pas M. Trudeau, qui a peut-être dépassé certaines frontières protégeant le pouvoir législatif… et, je l’espère, qui aura appris à la dure une leçon pourtant bien élémentaire.

Mais qui donc gagne dans cette déplorable affaire ? Probablement l’ego de certaines politiciennes drapées dans leur discours d’intégrité et quelques partis de l’opposition incapables de s’élever au-dessus du calcul partisan. Un spectacle désolant pour le citoyen… encore ! — Patrick Duguay

Minuit moins une

Incroyable, cette saga. Et tout cela dû à une ex-ministre, Jody Wilson-Raybould, incompétente et frustrée, avec la belle complicité du Canada anglais, de l’opposition crasse et du manque de cran de Trudeau. Sous Chrétien, il y a longtemps que cela aurait été réglé. Sauvons SNC-Lavalin, il est minuit moins une. — Denis Riel

Sommes-nous un pays ?

Je suis entièrement d’accord avec vous. C’est fou ce que la politique partisane peut faire. M. Trudeau et son gouvernement devraient agir au bénéfice des personnes impliquées et sauver ce siège social canadien à Montréal. Le Canada anglais devrait adopter une position pancanadienne. Sommes-nous un pays ? C’est le temps d’en faire la démonstration. Un peu plus de leadership pourrait amener des surprises au prochain scrutin. — Paulin Hovington

Pas pire que les autres

Ne jouons pas à l’autruche : toutes les grosses multinationales de la planète qui veulent décrocher des contrats lucratifs sont soumis aux pots-de-vin par ces magouilleurs donneurs d’ouvrage. Sinon, ils sont exclus. SNC-Lavalin n’est pas pire que les autres. M. Trudeau avait raison. — Pierre St-Aubin

Trudeau doit agir en chef d’État

Je suis complètement d’accord avec votre résumé de cette affaire. Le Parti conservateur, d’après moi, a fait une grave erreur en soutenant la thèse de la ministre de la Justice, qui a complètement manqué de jugement dans cette affaire. C’est maintenant au premier ministre Trudeau d’agir en chef d’État en corrigeant la situation au plus vite pour les raisons que l’on connaît. — Aldo Ghirotto

La rancœur de l’Ouest

L’Ouest canadien va se servir de SNC-Lavalin pour catalyser sa rancœur vis-à-vis du Québec. En toute autre circonstance, une multinationale reconnue fautive subit une sanction et repart un peu humiliée, mais intacte. Les exemples sont légion : Volkswagen, Union Carbide, Exxon, etc. SNC a de l’ADN québécois, en plein conflit idéologique larvé entre l’Ouest et le Québec. Pour cette seule et unique raison, la tête de SNC sera réclamée haut et fort sur l’autel de la rancœur, de l’hypocrisie et de la bien-pensance naïve. — Patrick Fiset

L’incompétence de Wilson-Raybould

Depuis le tout début de cette affaire, j’ai l’impression que c’est par incompétence que Mme Wilson-Raybould a enchaîné une série de mauvaises décisions qui ont finalement mené SNC-Lavalin dans la situation où elle se trouve aujourd’hui. Son entêtement à refuser de demander des avis plus poussés sur un possible accord de réparation, alors que tous les recours n’avaient pas été épuisés, démontre qu’elle n’avait pas les compétences requises pour occuper ce poste.

Elle a senti de la pression, qu’elle a plus tard qualifiée d’indue, et s’est tout de suite réfugiée derrière le principe de séparation entre la politique et la justice, mais sans avoir d’abord pris toutes les mesures qui s’imposaient pour évaluer correctement un dossier aussi complexe que celui de SNC-Lavalin.

J’espère que M. Lametti aura la sagesse et le courage de faire correctement le travail que Mme Wilson-Raybould a bâclé en pensant d’abord aux possibles recours pour un accord de réparation plutôt que de donner la priorité à la réélection de son parti. Il se doit de réussir là où Mme Wilson-Raybould a lamentablement échoué, soit de résister à la pression et en prenant les décisions qui s’imposent pour les intérêts supérieurs économiques du pays. — André Lebeau

Contre le sauvetage

Un long historique de corruption

Je ne suis pas d’accord avec vous. Cela ne fait pas 10 ou 20 ans que l’entreprise SNC-Lavalin s’adonne à la corruption, mais au moins 40 ans. Les accords de réparation ne semblent pas assez dissuasifs. Dans le pire des cas pour les employés, c’est-à-dire la perte des emplois, ils pourront s’en sortir grâce à leur haut niveau de diplomation, leurs compétences et surtout le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre. — Ghislaine Meilleur

Travailler pour une autre firme de génie-conseil

SNC, ce n’est rien d’autre que de l’expertise, des femmes et des hommes qui peuvent, du jour au lendemain, aller travailler pour une autre firme de génie-conseil. Ainsi, ils pourraient transférer leur fonds de pension en compte de retraite immobilisé et quitter le bateau pour le laisser couler. Sinon, le bateau peut couler avec toutes les billes comme Nortel et Cie… — Stéphane Bernier

Un modèle ?

Depuis des mois, on nous dit que l’entreprise a fait des fautes graves pour gagner des contrats. Est-ce ce modèle que nous voulons ?  — Pierre G. Pouliot

Une mascarade

Vous pensez vraiment que l’entreprise a mis tous les efforts nécessaires pour poursuivre les fautifs ? À ce que je sache, ils s’en sont très bien sortis jusqu’ici. L’entreprise n’a pas mis beaucoup d’efforts à cet effet. Une vraie mascarade. Il aurait fallu que l’entreprise s’en sorte également avec une petite tape sur les mains. L’impunité à tous les niveaux en somme, et on recommence. Belle justice sociale ! — Pierre Faucher

La faiblesse de Trudeau

Pourquoi accuser les autres partis politiques alors que c’est la faiblesse de Justin Trudeau qui a causé cet imbroglio ? Lui seul est le coupable et ce sera cette même faiblesse qui conduira SNC-Lavalin à sa perte ! — Michel Provencher

Corps gangreneux

Jody Wilson-Raybould en a fait bien moins dans cette affaire que le gouvernement Trudeau lui-même. Et SNC mérite-t-elle vraiment de survivre ici au Canada ? On peut faire toutes les pirouettes qu’on veut, mais cette entreprise demeure la première responsable de ses déboires. Prendre les emplois en otage pour sauver ce corps gangréneux ne semble pas une bonne idée. — André Harvey

L’ingénierie québécoise survivra

Les entreprises petites et grosses vivent et meurent et il est bien connu que l’ambition perd son maître. SNC a été une grande entreprise qui a contribué à construire le Québec moderne ; elle a jadis aidé à sauver Lavalin avec une fusion, ce Lavalin empêtré financièrement dans un projet pétrochimique à l’invitation du gouvernement du Québec. 

L’ingénierie québécoise va survivre si SNC périt, mais ce sont tous ceux et celles qui, au Québec, ont investi dans SNC directement ou indirectement qui perdront par sa chute. La position dominante de l’ingénierie québécoise au Canada sera atteinte et fera saliver les firmes canadiennes et américaines, mais la compétence développée ici restera et renaîtra. — François Boucher

Bon débarras

Bravo, Jody Wilson-Raybould ! Pour une fois qu’on a une personne honnête dans ce gouvernement pourri. Ce n’est pas la première fois que SNC-Lavalin est accusée de gestes malhonnêtes ou de fraudes. Le chantage du déménagement est toujours là ; 80 % des actionnaires ne laisseront pas partir l’entreprise comme ça et la Caisse a aussi de quoi la retenir. Et si, malgré tout, elle quitte le Canada, ce sera un bon débarras, car on a d’autres entreprises d’ingénierie qui vont pouvoir la remplacer. — Diane Huet

Personne n’est au-dessus des lois

La population en a ras le bol des magouilles de ces grandes entreprises. Pourquoi essayer de toujours les sauver et de faire sans cesse payer le prix aux plus petites entreprises, selon la loi en place ? La bêtise a assez duré et il est temps de jouer franc-jeu et de montrer l’exemple : personne n’est au-dessus des lois.

Les libéraux de Trudeau tentent de détourner le réel enjeu dans cette saga en parlant d’emplois menacés, mais la population n’est pas dupe. Ils vont en payer le prix et tous les emplois en jeu qu’on s’évertue à mentionner, c'est de la foutaise. Ces personnes se trouveront un emploi rapidement dans notre contexte de pénurie de travailleurs qualifiés à tous les échelons. La chanson, on l’a assez entendue ; passons à autre chose et que SNC paie pour son inconduite légendaire. — Francine Roy