Les propos du professeur Jacques Roy (La Presse, 26 juin) concernant le Système léger sur rail (SLR) sur le pont Champlain soulèvent certaines questions qui méritent réponses. Les élus de la Couronne Sud se sont dotés d'un plan de mobilité durable qui prône la construction d'un SLR. Nous l'avons priorisé parce qu'il répondait parfaitement aux besoins à moyens et long termes des citoyens de la région, et ce après une analyse fine.

En premier lieu, aucune infrastructure de transport, et surtout pas un investissement comme le SLR, ne peut être analysée de façon désincarnée, sortie de son contexte plus large de réseau de transport. Bien sûr que le SLR ne peut suffire à tout régler le sort de la congestion métropolitaine. Cependant, sur la Couronne Sud, nous l'avons intégré à un réseau composé de voies réservées, notamment un Service rapide par bus (SRB). Il devient ainsi l'une des pierres angulaires d'un système. Il est donc faux de dire que les citoyens devront traverser «des kilomètres de bouchons de circulation». Au contraire, notre objectif est de répartir les citoyens sur trois stations, réduisant d'autant la pression sur le corridor du pont Champlain.

De plus, il est inutile d'analyser la situation avec les yeux de 2013. La congestion sur notre réseau ne fera qu'empirer. L'idée d'un SLR, bien plus qu'un rêve spectaculaire d'élus de la Couronne Sud, vient réduire de façon importante le nombre de véhicules au centre-ville, un secteur de Montréal déjà saturé.

Les investissements en infrastructures de transport facilitent également la transformation de secteurs, mais surtout sont créateurs de richesse. Oui, l'investissement est important, mais les retombées pour tous le sont encore plus. Analysez là où des investissements en transport ont été faits: la richesse de ces villes a augmenté.

Ajoutons que l'axe du pont Champlain est l'un des plus importants corridors de transport de marchandises au Canada. Le nombre d'autobus doublera d'ici 20 ans. Le professeur Roy, dans son analyse, sous-estime l'importance de ce corridor économique.

Autre point qui mérite attention: les coûts du projet. On ne peut limiter notre analyse à une comparaison entre un SLR et le SRB. Dire qu'un autobus coûte moins cher qu'un métro de surface peut sembler logique, mais on fait abstraction ici du fait que le terminal du centre-ville est déjà saturé et qu'une solution doit être apportée. Le SLR répond à ce problème tout en étant créateur de richesse pour toute une communauté.

Je conclurai en disant que, oui, nous faisons le pari que les citoyens emprunteront un système de transport efficace en heure de pointe et hors pointe pour aller à Montréal et pour venir sur la Rive-Sud. Ils emprunteront ainsi un système efficace, rapide et électrique réduisant notre empreinte écologique. 

Lorsqu'une nation refuse d'investir, c'est exactement comme si on laissait un toit qui coule dans cet état pour économiser de l'argent. Tôt ou tard, ce sont les plafonds et les planchers qui seront à refaire... La région ne peut pas se permettra cette gestion à courte vue.