Régulièrement, comme jeudi dans La Presse, on voit des manchettes, commentaires ou questionnements sur les délais d'attente pour les patients ambulatoires dans les urgences. Cela me fait toujours sourire et provoque une réaction automatique qui, au fil du temps, ne fait plus réagir ma conjointe. «Si on peut attendre 10-12 heures dans une salle d'attente d'une urgence sans s'écrouler au sol ou mourir, que fait-on là?» La question contient la réponse: on est là parce qu'il n'y a pas d'autre endroit où aller pour recevoir des soins de première ligne, une première ligne qui ne répond plus depuis longtemps aux besoins de la population et qui n'est ni efficace ni efficiente. Le «pourquoi» de cette lacune évidente et le «comment la combler» sont connus, mais d'une complexité telle qu'aucun ministre de la Santé n'a osé, ou s'il l'a fait, n'a pas réussi à en gratter la surface. Les éléments de solution sont présents à l'intérieur du système de santé, mais pour les utiliser, il faudrait un virage à 180 degrés et un changement de culture devant impliquer tous les acteurs et intervenants du système. Ce virage semble non politiquement correct, donc régulièrement évité, et l'on se contente de petits changements, souvent des hausses de tarification, qui comportent en eux des effets pervers augmentant les problèmes et réduisant souvent le niveau de service à la population. Les gens cesseront d'aller aux urgences pour des besoins de première ligne tout simplement quand ils pourront les obtenir au moins 12 heures par jour, 7 jours sur 7, justement «en première ligne». Solution toute simple, il suffit maintenant d'agir.

Un virage urgent

Régulièrement, comme jeudi dans La Presse, on voit des manchettes, commentaires ou questionnements sur les délais d'attente pour les patients ambulatoires dans les urgences. Cela me fait toujours sourire et provoque une réaction automatique qui, au fil du temps, ne fait plus réagir ma conjointe. «Si on peut attendre 10-12 heures dans une salle d'attente d'une urgence sans s'écrouler au sol ou mourir, que fait-on là?» La question contient la réponse: on est là parce qu'il n'y a pas d'autre endroit où aller pour recevoir des soins de première ligne, une première ligne qui ne répond plus depuis longtemps aux besoins de la population et qui n'est ni efficace ni efficiente. Le «pourquoi» de cette lacune évidente et le «comment la combler» sont connus, mais d'une complexité telle qu'aucun ministre de la Santé n'a osé, ou s'il l'a fait, n'a pas réussi à en gratter la surface. Les éléments de solution sont présents à l'intérieur du système de santé, mais pour les utiliser, il faudrait un virage à 180 degrés et un changement de culture devant impliquer tous les acteurs et intervenants du système. Ce virage semble non politiquement correct, donc régulièrement évité, et l'on se contente de petits changements, souvent des hausses de tarification, qui comportent en eux des effets pervers augmentant les problèmes et réduisant souvent le niveau de service à la population. Les gens cesseront d'aller aux urgences pour des besoins de première ligne tout simplement quand ils pourront les obtenir au moins 12 heures par jour, 7 jours sur 7, justement «en première ligne». Solution toute simple, il suffit maintenant d'agir.

Marc Couturier, médecin

Ras-le-bol de la STM

15h, mercredi, métro Du Collège. Je constate un problème à mon arrivée, car le train direction Montmorency est immobile. Je me renseigne auprès des autres passagers sur la durée du délai dès que je monte à bord. Un curieux et oppressant silence. Nous attendons. Bien sûr, pas un mot du conducteur. Tout d'un coup, le courant est coupé. Toujours pas un mot du conducteur. Un passager exaspéré, un parmi tant d'autres, se lève, sort du train et se dirige vers la cabine du conducteur et se met à engueuler celui-ci et lui lance: «C'est quoi encore maintenant?» Et ma seule pensée est: c'est à peu près temps! Effectivement, à peu près temps qu'on se lève et qu'on dise: «Ça va faire!» Pourquoi le chauffeur n'utilise-t-il pas l'interphone pour nous dire ce qui se passe, offrir une explication et des excuses au nom de la STM? Non! Le conducteur se croit au-dessus de nous, les clients, ceux qui lui assurent un salaire fort honorable avec plein d'avantages sociaux, il se sait protégé par son syndicat puissant déconnecté. La même insolence se manifeste quelques minutes plus tard à la station de correspondance de Lionel-Groulx alors que le train de la ligne orange entre en gare, ouvre ses portes, et celui de la ligne verte nous largue en fermant simultanément ses portes. Font-ils exprès? Il est temps, citoyens montréalais, de ressortir vos casseroles et de faire retentir le bruit jusqu'au bureau de Michel Labrecque, le Gérald Tremblay des transports publics, un autre qui ne voit pas ce qui se passe dans les bus et les métros de Montréal.

Michael Sevigny, Montréal