M. Charlebois est dans l'erreur lorsqu'il prétend que «les consommateurs et contribuables québécois sont extrêmement mal servis par le modèle québécois de l'agriculture». Il étire littéralement la sauce lorsqu'il associe sa vision tronquée du modèle québécois aux déficits de la Financière agricole du Québec (FADQ) et au mode de représentation des producteurs par l'UPA.

M. Charlebois est dans l'erreur lorsqu'il prétend que «les consommateurs et contribuables québécois sont extrêmement mal servis par le modèle québécois de l'agriculture». Il étire littéralement la sauce lorsqu'il associe sa vision tronquée du modèle québécois aux déficits de la Financière agricole du Québec (FADQ) et au mode de représentation des producteurs par l'UPA.

D'abord, l'agriculture au Québec sert bien nos consommateurs et contribuables. Elle est créatrice d'emplois et de richesse. En plus d'une production alimentaire de qualité produite localement, les quelque 30 000 fermes québécoises ont, par leurs activités, des répercussions importantes sur notre économie. En 2007, selon une étude rendue publique par la firme de consultants ÉcoRessources, la production et la transformation des produits agricoles généraient un total de 174 285 emplois directs, indirects et induits, pratiquement partout en province.

La création de richesse provenant de ces secteurs (PIB) est de 13 milliards de dollars, procurant des revenus directs de taxation de 2,2 milliards au Québec, de 1,4 milliard au fédéral et de 319 millions dans les municipalités. Une fois retranchées les subventions provinciales et fédérales, c'est près de 3 milliards de revenus par année qu'empochent nos gouvernements de ces secteurs d'activités qui contribuent plus au PIB de la province que les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie réunis.

Ensuite, les déficits de la FADQ n'ont rien à voir avec la gouvernance de l'organisme. Ces derniers sont associés principalement à la non-indexation, pendant plus de 15 ans, du budget consacré à l'agriculture par le gouvernement du Québec, période pendant laquelle les revenus à la ferme ont plus que doublé. Ces budgets ont finalement été indexés en 2010, ce qui permettra à l'organisme de résorber ses déficits accumulés.

Si le gouvernement du Québec avait accepté d'intervenir dès 2006 pour circonstances exceptionnellement défavorables et revu à la hausse le budget de l'institution au bon moment, soit en 2008, la FADQ ne serait pas dans la situation actuelle. Il est facile de dénoncer le déficit cumulé d'une institution qui fonctionne depuis des années sans moyens adéquats pour mener à bien sa mission.

En fait, le débat qui oppose actuellement les producteurs à La Financière porte sur certaines coupes de l'organisme au programme d'assurance agricole qui ne sont pas nécessaires au respect de son budget, mais qui affecteront très durement le revenu de plusieurs milliers de fermes, particulièrement dans les productions de boeufs, de porcs, d'agneaux, de céréales, de pommes et de pommes de terre.

* L'auteur réagit à l'opinion de Sylvain Charlebois intitulée «Le début de la fin du monopole de l'UPA», publiée le 10 mai dernier dans les pages Forum.