Tout le monde le fait...

Tout le monde le fait...

Bien sûr, l'attitude de certains élus, comme l'ex-ministre Tony Tomassi, inspire le cynisme des électeurs et les pousse à se désintéresser de la chose publique, la res publica. Mais ce cynisme n'aurait pas sa raison d'être sans ces entreprises et ces gens d'affaires qui tirent profit de la corruption de certains politiciens. On n'a qu'à penser au financement des partis politiques (de tous les partis...), au mécanisme d'attribution des contrats. Ça donne presque à penser que «brasser des affaires» en contournant la loi au besoin (sans tomber dans l'illégalité... même si on la frôle souvent, mais sans faire preuve du moindre scrupule quant à l'éthique) se résume à générer le maximum de profits, le plus rapidement possible, par tous les moyens dont on dispose... Est-ce une façon de faire encouragée et enseignée dans nos grandes écoles de business? Tout le monde le fait, fais-le donc. Je suis cynique, mais bien davantage à l'endroit de tous ces chantres de la libre entreprise et du libre enrichissement rapide qu'à l'égard de nos politiciens.

Gérald Aubry, Salaberry-de-Valleyfield

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Seulement les politiciens?


Tous les matins, j'emmène mon chien au parc de mon quartier et j'y rencontre, presque toujours, les mêmes personnes. Parmi celles-là, il y a celle qui fraude la CSST car, malgré qu'elle prétend ne pas pouvoir soulever quoi que ce soit avec son bras droit, elle promène quand même, en laisse, tous les matins, de gros chiens qu'elle a sous sa garde et qui lui tirent le bras sans cesse. Il y en a un autre qui, malgré le fait qu'il reçoit des prestations d'assurance chômage, travaille à son compte sous la table. Un autre qui se targue ne pas avoir payé des impôts depuis déjà plusieurs années. Il y a aussi celle qui fait des ménages pour les gens du quartier cinq jours par semaine et qui ne le déclare pas au fisc, laquelle vit d'ailleurs avec un homme à tout faire qui ne travaille qu'à la condition d'être payé comptant. Et j'entends, tous les matins, ces mêmes personnes pestiférer contre la malhonnêteté de nos politiciens et surtout les hausses injustifiables des taxes du dernier budget du gouvernement Charest pour le motif qu'elles en paient déjà assez comme cela.

Daniel Arsenault

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Se sacrifier pour l'intérêt public

L'article paru samedi dans La Presse, «Lucien Bouchard et Mario Dumont: on n'a pas le droit d'être cynique!» apporte un vent de fraîcheur. Ces deux ex-politiciens m'ont fait réfléchir à bien des égards. Il y a belle lurette que je n'avais pas entendu parler de la politique et des politiciens de façon positive. Mesdames et messieurs les politiciens qui avez pris des «risques», qui avez accepté de vous «sacrifier pour l'intérêt public», je vous dis merci. Qu'ils se lèvent ceux et celles qui ont cette capacité de concocter pour le Québec un projet porteur d'avenir pour la société. Aujourd'hui, je dis non au cynisme, et oui à l'avenir.

Solange Gagnon

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Pour leurs propres intérêts

À la suite du sondage Angus Reid-La Presse concernant la confiance accordée aux politiciens, je me pose les questions suivantes. Qui sont les 14% qui croient que les politiciens sont honnêtes? Qui sont les 9% qui croient que les politiciens disent la vérité? Qui sont les 26% qui croient qu'ils recherchent l'intérêt de la population? Qui sont le 13% qui leur font confiance? Les politiciens avaient-ils droit de répondre aux sondages? Leurs «petits amis»? Leur famille? Croyez-vous vraiment qu'un important bailleur de fonds contribue pour la philosophie du parti politique? Ça prend quoi pour trouver que les politiciens ne sont là que pour leur intérêts de toutes sortes? Je me plais à regarder les débats de l'Assemblée nationale ou encore ceux de la Chambre des communes. Franchement, selon vous, qui semble vraiment se trouver là pour représenter la population? Dire qu'on fait la leçon à d'autres pays en insistant sur la démocratie... quand je regarde la nôtre, j'ai comme un haut-le-coeur!

Michel Loffredo, Montréal