Étonnant de voir comment ce qui a terni la réputation des États-Unis dans le monde revient nous hanter dans la bouche des conservateurs. Après la peine de mort et l'invitation au suicide voici qu'on permet la torture en utilisant encore une fois le faux scénario usé de la bombe à retardement. Cette situation imaginée, qui n'a jamais existé, sert d'argument pour justifier la torture qui, elle, est bien réelle dans des dizaines de pays. Quand on lui ouvre cette porte, la torture ne se limite jamais aux cas imaginaires inventés par notre ministre pour justifier les pires pratiques qu'a produites le côté sombre de l'humanité. Quand on ouvre cette porte, on ébranle le socle même sur lequel s'appuient les droits de l'homme : l'inviolable dignité de tous. On affaiblit d'avance notre capacité d'aider les Canadiens qui seraient menacés par des régimes qui estiment que la « bombe » n'a pas besoin d'être très puissante pour justifier l'intolérable. Quand on ouvre cette porte, on fait reculer la civilisation sous le faux prétexte de protéger la population. On croyait l'ère Bush terminée. Erreur. Elle est a immigré au Canada, invitée par le Parti conservateur.