Il y a pire dans notre ville que quelques cadres supérieurs qui ne parlent pas français. La discrimination linguistique est passée à la solution finale puisqu'on la pratique maintenant en masse.

Je travaille comme recruteur à Montréal. Je suis au premier plan pour vous assurer que pour 80% des postes pour lesquels on exige l'anglais, celui-ci ne sert qu'à discuter qu'avec les anglophones d'ici. Cette exigence de bilinguisme n'a rien à voir avec l'anglais langue internationale des affaires. Il ne faut d'ailleurs pas confondre langue internationale d'affaires et langue de travail. Il ne faut pas aussi oublier que nous sommes au Québec, que le rejet d'une candidature unilingue francophone est un acte de discrimination selon la Charte des droits et liberté et la Charte de la langue française. Sous ce faux couvert d'une langue des affaires, le marché de l'emploi redevient soumis à la bonne vieille discrimination socio-ethnique. Il faut arrêter de parler de bilinguisation de la main-d'oeuvre. Ce qu'il faut, c'est d'assurer dans environnement de travail en français. «Personne n'ose remettre en question la suprématie de l'anglais au travail de peur d'être perçu comme un séparatiste et de limiter ses possibilités d'avancement», a déclaré un employé de Bombardier (La Presse, le 8 décembre 2011)

Chaque jour, les agences de placement de Montréal discriminent systématiquement des candidats sur la base linguistique, et cela au grand mépris de la loi.  Cette discrimination s'effectue en quantité  industrielle.   On a l'impression que l'on trie les candidats à leur descente d'un train de marchandises; d'un côté, les bons qui parle en anglais, de l'autre, les autres.  

Je crois qu'il faudrait commencer à envisager des recours collectifs contre les agences de placement avec tous ceux qui se sont fait refuser ces dernières années le droit fondamental de pouvoir exercer leur métier.