Dans le cadre d'une campagne de financement pour un voyage à l'étranger, la fille de mon amoureuse m'a offert d'acheter des billets de tirage. Voici le libellé du texte imprimé sur le talon:

«PRIX À GAGNER

1- Une paire de billets dans la section Desjardins (Souper inclut).

2- Un chandail des Canadiens, signé par tous les membres de l'équipe.

3- Un bâton de hockey signé par Carey Price.

*Les billets ne peuvent pas être revendus n'y donnés.»

Nous lui avons fait remarquer qu'il y avait des fautes dans le texte, mais cela n'a pas semblé l'impressionner. Pour ma part, j'étais sidéré qu'une institution d'enseignement collégial tolère que des fautes se retrouvent sur des billets imprimés à plusieurs centaines d'exemplaires.

En discutant avec mes fils, dont un fréquente encore le cégep, j'ai appris que peu d'efforts étaient investis à corriger les fautes de français à moins que l'étudiant ne fasse une démarche par lui-même afin d'obtenir de l'aide du professeur pour faire du rattrapage. Autrement, même dans les différents cours de français, l'accent est mis sur la matière sans vraiment accorder d'importance aux fautes, quoiqu'on en tienne compte dans la correction jusqu'à un maximum de points pouvant être enlevés. En un mot, le cégep ne compensait pas pour les lacunes du secondaire.

Ce qui m'impressionne, davantage dans cette histoire, ce n'est pas tant la faiblesse de nos enfants relativement à la maîtrise de la langue, mais bien le peu d'intérêt qu'ils y portent. En effet, ils n'étaient du tout scandalisés du fait que plusieurs centaines de billets de tirage issues d'une institution d'enseignement aient pu être imprimés avant d'être révisés. Il n'y avait pas matière à écrire à sa mère.

Je viens d'une autre époque, soit celle des collèges classiques. Je ne suis pas pratiquant mais je me demandais s'il pouvait y avoir un lien entre la méconnaissance du français et la laïcisation de nos institutions d'enseignement. Est-ce une question de vocation? Sinon, à quoi attribuer cet affaiblissement de l'importance de bien enseigner à parler (et à écrire) notre langue. «Tout ce qui mérite d'être fait mérite d'être bien fait.»