Pour nombre d'observateurs, l'invasion de l'Irak sous de faux prétextes, les neuf années d'occupation et le départ annoncé des troupes sans tambour ni trompette avec l'arrivée d'un nouveau président, sont les signes d'un échec à la fois diplomatique et géostratégique. Une telle perception est commune et n'est pas une vue de l'esprit.

Mais il y a une autre approche plus globalisante et géopolitique, moins juridique et moralisante. Les États-Unis quittent l'Irak après y avoir établi une tête de pont permanente dans un lieu de la planète qui leur est hostile, à proximité de la Russie et de l'Iran, en route vers la Chine. Pendant neuf années, ils ont protégé l'arrière cour d'Israël et les Kurdes du nord, et lancé un message clair à la Turquie. Aujourd'hui, ils y ont des installations permanentes, diplomatiques et militaires, mais aussi des infrastructures de renseignement, autrement dit un contrôle virtuel.

Sur le plan économique, on peut légitimement penser que des grandes sociétés américaines, branchées sur les valves du pétrole brut, ne l'ont pas payé cher en profitant du désordre provoqué par l'invasion.

Pour une histoire qui a débuté par un possible canular, le résultat est plutôt spectaculaire, sois dit en tout respect pour l'opinion contraire.