Un article de La Presse du 29 novembre titrait que Radio-Canada tient à sa pub, mais Radio-Canada tient-elle à ses auditeurs?

Le dilemme, c'est que le diffuseur veut attirer la publicité mais la diffusion des commerciaux éloignent les auditeurs. Nous avons quelques fois la désagréable impression que  certaines  émissions sont diffusées pour remplir le temps entre les commerciaux. La publicité ne devrait tout simplement pas exister à Radio-Canada parce que c'est une télévision  publique et elle se doit de diffuser pour le public et non d'être un média de commercialisation. Le même argument tient également pour Radio-Québec.

On mentionne que Radio-Canada obtient 20% de son budget grâce à la vente de publicité à la télévision. Une approche  simpliste serait d'éliminer les revenus de publicité et de ne diffuser que le temps disponible dans le cadre du budget. Une diffusion limitée de seulement huit heures par jour sans commerciaux serait pour beaucoup d'auditeurs une amélioration considérable.

En admettant que la publicité soit absolument nécessaire, on pourrait au moins mieux l'encadrer. Personne n'est dupe de la façon cavalière dont Radio-Canada empile ses commerciaux à la fin du Téléjournal de 22h00. Une attitude responsable de Radio-Canada envers ses auditeurs, qui paient une partie importante de la note, serait, par exemple, de regrouper les thèmes des commerciaux dans une même période de diffusion: une période véhicule, une période hygiène ou  vêtements ou nourriture, etc.  Par exemple, la diffusion des commerciaux concernant les véhicules serait regroupée dans une période de quelques minutes à 20h00, les produits hygiéniques  à 21h00 etc. Cette façon de faire démontrerait un respect de l'auditeur et une maturité du diffuseur.

Si  Radio-Canada veut se comparer  avec ses concurrents privés, alors il n'y a pas de raison de subventionner cette télévision. Radio-Canada doit offrir une télévision unique qui soit représentative de la culture canadienne et non du consumérisme.