Il n'y aura pas de développement minier dans le nord du Québec sans approvisionnement en électricité.

Il n'y aura pas de développement minier dans le nord du Québec sans approvisionnement en électricité.

En avril 1971, Robert Bourassa annonçait le projet de la Baie James, plus précisément le début du développement de La Grande Rivière. En cet automne 2011, avec les mises en service des centrales Eastmain-1A et Sarcelle, les travaux sont à la veille d'être complétés. Le complexe La Grande est le plus important projet hydroélectrique en Amérique du Nord, 11 centrales totalisant près de la moitié de la capacité de production d'Hydro-Québec. Plus jamais le Québec ne verra des travaux de cette ampleur. À titre d'exemple, lorsqu'elles  seront complétées en 2020, les quatre centrales de la rivière Romaine produiront autant d'électricité que la seule centrale de La Grande-1, la cinquième en importance sur La Grande Rivière; le projet La Romaine représente seulement 8% de la capacité de produire du complexe La Grande.

Le projet Eastmain-1A est le dernier projet hydroélectrique à faible coût au Québec, soit 5 cents le kilowatt/heure. Il n'y a aucun autre site au Québec qui peut être développé à ce coût. Tous les projets en cours ou à venir coûteront au moins le double, sinon plus, car il faudra construire de nouvelles routes d'accès, de nouvelles lignes et de nouvelles centrales.

Une mine ne peut fonctionner sans accès à une importante quantité d'électricité : concasseur, ascenseur, convoyeur sont des équipements électriques. Une  grande mine qui nécessiterait une puissance de 250MW (mégawatts soit millions de watts) va utiliser en une année une quantité d'électricité équivalente à la région Sherbrooke. Autre exemple, le bloc de 500MW récemment accordé pour la phase 3 de l'aluminerie Alouette représente la consommation annuelle de ville de Laval (375 000 habitant) : l'aluminerie va payer cet électricité à la moitié du prix coûtant. L'économiste Pierre Fortin avait démontré qu'un autre bloc de 500MW accordé en 2002 par Bernard Landry pour la phase 2 d'Alouette représentait une subvention électrique de l'ordre de 300 millions $ par année. Ce sont tous les clients d'Hydro-Québec qui assument cette subvention. Lors de l'annonce de la phase 3 par le ministre Hamad, il a mentionné du bout des lèvres  que cela aura un effet à la hausse sur les tarifs à venir.

 L'aluminerie Alouette à Sept-Îles est voisine du réseau de transport d'Hydro-Québec. Quels seront les coûts d'approvisionnement des futures mines éloignées du réseau et alimentés à partir de centrales construites à forts prix? Nul ne le sait avec précision. Jusqu'à ce jour, les mines payaient entièrement leur raccordement électrique. Il faut poursuivre cette politique.