Si vous magasinez dans l'ouest de l'île de Montréal, le «hi!» est rarement suivi du «bonjour!» chez les Canadian Tire, les Réno-Dépôt ou autres grandes chaînes. Plusieurs de leurs préposés sont unilingues anglophones. Chez Future Shop, c'est l'enfer.

Même dans les pharmacies: bien que bilingue, j'ai demandé à une pharmacienne de m'expliquer les effets secondaires d'un médicament en français. J'ai dû attendre que d'autres soient servis avant qu'une préposée daigne parler la langue de Molière, langue de travail au Québec...

Chez Jean Coutu, j'ai félicité une préposée pour m'avoir accueillie en français. «C'est la règle chez nous», avait-elle répondu. Quelques mois plus tard, le «hi!» était de mise. Pourquoi? «Nous nous faisons rabrouer par les anglophones si on les accueille avec un «bonjour!»

Autre exemple d'arrogance: chez Renaud-Bray, à Fairview, un auteur francophone expliquait les contenus de ses livres pour enfants. Plusieurs anglophones se sont indignés: «Ils étaient tellement agressifs», m'a avoué l'écrivain. Pourtant, chez Chapters, l'unilinguisme anglophone est le modus vivendi normal.

Voyez comment les anglophones nous renvoient des leçons d'affirmation! En catimini, Eux savent se défendre! Eux exigent qu'on leur adresse la parole, dès les premiers instants, dans la langue de Shakespeare... Sans honte, sans culpabilité...

À l'Halloween, les enfants ne pouvaient répondre à ces simples questions: «Quel âge as-tu? Comment t'appelles-tu? Et dire qu'on veut que les petits francophones apprennent l'anglais dès le primaire...

Au total, je me retrouve devant la même situation qui prévalait il y a 35 ans chez les Morgan et les Eaton: on obligeait les francophones à s'adresser en anglais. Tout est à refaire.

«We are not bosses anymore. We are still mad», m'a avoué un anglophone unilingue, au Québec depuis sa naissance. Voilà comment le mépris anglophone s'éternise en catimini... Qui sont alors les véritables «séparatistes»?