Une mauvaise idée, cela se comprend. Trois mauvaises idées en même temps, c'est plutôt rare. Je parle des trois premières propositions de ce qu'il convient d'appeler le rapport Drainville.

Il n'est pas nécessaire de détenir un doctorat en sciences politiques ou d'être un expert de la politique américaine pour comprendre que ces trois propositions nous amèneront tout droit vers l'américanisation de notre système politique, avec les conséquences que nous connaissions.

L'élection du premier ministre au suffrage universel, la première proposition, nous conduira directement vers le système présidentiel américain, dont les conséquences ne sont pas difficiles à deviner. J'entrevois avec beaucoup de plaisir l'élection d'un premier ministre d'une couleur politique et d'une chambre d'une autre couleur, sclérose institutionnelle garantie. Bonheur.

L'élection à date fixe, la deuxième proposition, ne fait rien pour améliorer la démocratie. Elle a pour principale conséquence d'allonger les périodes électorales et par ricochet de rendre la carrière politique encore plus chère et plus inaccessible aux citoyens ordinaires. Mais cela fera peut-être le bonheur des chroniqueurs politiques.

L'initiative populaire, la troisième, est un outil à manier avec prudence, l'expérience californienne est là pour nous l'apprendre, dont les finances politiques sont aujourd'hui au bord de la faillite. Elle risque de rendre le législateur encore plus impuissant et plus éloigné des citoyens. J'ai hâte de lancer une initiative populaire pour geler les taxes et impôts au Québec. Preneurs?