La création de nouveaux mouvements indépendantistes, l'histoire agitée du Parti québécois, le traitement qu'il a réservé et continue de réserver à ses leaders, ses crises, ses déchirements périodiques et l'hésitation chronique des Québécois sont des symptômes évidents que le concept d'indépendance est confus. Et pour cause. L'indépendance n'est pas une vision. L'indépendance est un moyen qu'une communauté se donne pour réaliser sa vision. Si l'indépendance n'est pas une vision, quelle est la vision du Québec pour les indépendantistes? Posez la question et vous obtiendrez des réponses improvisées, différentes et confuses. Cela est également le cas des autres partis et mouvements. Le Québec n'a pas de vision. Vous conviendrez alors qu'il devient difficile, risqué, voire impossible, de mobiliser un groupe, une communauté dans une direction (l'indépendance), sans savoir où elle mène (la vision). Le chaos actuel des indépendantistes est l'opportunité pour, enfin, doter le Québec d'une vision. Et si l'indépendance devenait un incontournable pour la réalisation de la vision, sa concrétisation serait une simple formalité.