Jamais ne n'ai été aussi en accord avec ces quelques mots. Enfin, notre manière de faire de la politique au Québec, à tout le moins, risque de changer. Enfin, nous prenons conscience que nous étions prisonniers de nos us et coutumes, que nous avions nous-mêmes, comme Québécois, tracé des limites que nous ne voulions pas transgresser pour demeurer dans le politiquement correct. Enfin, les lignes de parti soumises à l'autorité suprême du «cheuf» et des sanctions disciplinaires sont fortement ébranlées. Enfin, il nous sera peut-être possible de faire de la politique autrement, pour reprendre les propos de Louise Beaudoin, démissionnaire.

Jamais ne n'ai été aussi en accord avec ces quelques mots. Enfin, notre manière de faire de la politique au Québec, à tout le moins, risque de changer. Enfin, nous prenons conscience que nous étions prisonniers de nos us et coutumes, que nous avions nous-mêmes, comme Québécois, tracé des limites que nous ne voulions pas transgresser pour demeurer dans le politiquement correct. Enfin, les lignes de parti soumises à l'autorité suprême du «cheuf» et des sanctions disciplinaires sont fortement ébranlées. Enfin, il nous sera peut-être possible de faire de la politique autrement, pour reprendre les propos de Louise Beaudoin, démissionnaire.

Pour cela, il nous aura fallu le courage de quatre valeureux chevaliers qui, ensemble, ont décidé de franchir le Rubicon et de dénoncer, chacun à leur façon, une situation de bâillonnement du citoyen dans ses droits les plus fondamentaux. Il nous aura fallu, également, la persistance du député d'Honoré-Mercier à l'Assemblée nationale, Amir Khadir, qui, contre vents et marées, s'est accroché au rocher de l'espoir malgré les coups de lames et le puissant ressac d'une situation agitée, très agitée même. Ce personnage haut en couleur et têtu comme une mule, a réussi à lui seul à flibuster le projet de loi 204 visant à mettre à l'abri l'entente Labeaume-Quebecor de toute poursuite.

La résultante: on se rend maintenant compte qu'on ne peut exiger d'un député qu'il aille au-delà de son éthique personnelle. On ne peut constamment lui demander de mettre de côté ses principes et ses valeurs, de faire fi des commettants de son comté, et de se ranger coûte que coûte derrière la ligne de parti.

La ligne de parti, c'est cela qu'il faut revoir en profondeur. Il y a dans notre société des sujets qui sont ultrasensibles. La religion en est un. L'avortement en est un autre et nous pourrions étendre cette liste à l'infini. Ces sujets font ressortir nos émotions lorsqu'ils sont abordés. Ces sujets nous concernent sur le plan individuel, nous, vous, moi, et c'est à chacun de nous de donner son opinion comme citoyen, pas comme collectivité et sûrement pas en fonction d'une ligne de parti.

Par ailleurs, certains sujets font partie intégrante de notre société comme collectivité. Citons l'éducation, la santé, le déficit, le budget de la province, pour n'en nommer que quelques-uns. Là, la ligne de parti s'avère nécessaire.

Quand un sujet devient un projet collectif, qu'il peut avoir des conséquences sur l'ensemble des Québécois, je n'ai aucun problème à adopter la ligne de parti. Mais quand ce n'est pas le cas, chaque député devrait avoir la liberté de s'exprimer et de voter selon ses convictions. Il y a là une différence fondamentale et l'Assemblée nationale et les partis politiques devraient modifier leurs façons de faire et mettre de côté leur culture autoritaire. Autrement dit: apprendre à faire de la politique autrement.