Ces derniers temps, nous avons entendu parler des malheurs de certains de nos concitoyens, notamment les personnes flouées par Norbourg et les sinistrés de la rivière Richelieu. Ces gens ont perdu des biens qu'ils ont mis une vie à accumuler. Je compatis à leur malheur, et j'ai été heureux de voir les réactions d'entraide et de compassion du public à leur égard.

Ces derniers temps, nous avons entendu parler des malheurs de certains de nos concitoyens, notamment les personnes flouées par Norbourg et les sinistrés de la rivière Richelieu. Ces gens ont perdu des biens qu'ils ont mis une vie à accumuler. Je compatis à leur malheur, et j'ai été heureux de voir les réactions d'entraide et de compassion du public à leur égard.

Je suis un retraité de Nortel, ou plutôt, un sinistré de Nortel. J'ai travaillé toute ma vie pour avoir droit à une pension de retraite, mais présentement, le fond de retraite de Nortel n'est financé qu'à 50%. La loi québécoise oblige les entreprises à revenir à 100% de financement du fond en cinq ans (exceptionnellement, 10 ans maintenant). Pour nous, puisque Nortel est en faillite, l'entreprise ne peut combler ce déficit de financement. Lors de la liquidation des biens de l'entreprise, des montants non négligeables sont devenus disponibles... sauf que la loi place les retraités près de la dernière place pour récupérer ces montants, bien après les banques, les fournisseurs, etc. Pour nous, il ne restera à peu près rien.Mon revenu de retraité sera coupé de près de la moitié d'ici un mois ou deux. C'est mon «actif à vie» que je suis en train de perdre.

Au nom des milliers de retraités de Nortel, je lance un cri d'alarme. Un cri d'alarme parce qu'il semble bien que cette situation ne fasse sourciller personne. Comment notre société peut-elle tolérer le dépouillement de ses citoyens, de leur patrimoine de vie chèrement acquis par leur travail, alors que l'argent est disponible pour résoudre le problème, mais qu'il est alloué en leur défaveur?