Après avoir souligné sa présence récente auprès des militaires canadiens stationnés à Kandahar en Afghanistan lors de sa retransmission d'un match du Canadien, RDS nous proposait quelques jours plus tard à son émission L'Antichambre un reportage sur un match de hockey-balle amical entre des militaires canadiens et d'anciennes vedettes de la Ligue nationale de hockey (dont l'analyste Mario Tremblay) à la base canadienne en Afghanistan.

Après avoir souligné sa présence récente auprès des militaires canadiens stationnés à Kandahar en Afghanistan lors de sa retransmission d'un match du Canadien, RDS nous proposait quelques jours plus tard à son émission L'Antichambre un reportage sur un match de hockey-balle amical entre des militaires canadiens et d'anciennes vedettes de la Ligue nationale de hockey (dont l'analyste Mario Tremblay) à la base canadienne en Afghanistan.

On nous propose maintenant pour la semaine prochaine, encore une fois à l'émission L'Antichambre, en direct de la base militaire de Bagotville, un reportage sur un autre match amical filmé à Kandahar, cette fois-ci entre des soldats féminins et toujours nos anciennes vedettes de la LNH. L'animateur de l'émission a même parlé d'un geste de «support aux troupes canadiennes en Afghanistan».

On se croirait en pleine ère George Bush aux États-Unis, alors que tout était prétexte, sur les ondes américaines, à toutes les sauces et dans le cadre de toutes sortes d'émissions, d'appuyer «les boys» pendant la guerre du Golfe ou l'invasion de l'Irak. Au moment où les États-Unis sous Obama se démarquent pour le moment d'une telle approche patriotique et propagandiste dans leur intervention en Libye, le Canada de Stephen Harper, avec la complicité de RDS dont le siège social est à Toronto, prend le relais au moment où il procède à l'achat fortement critiqué de matériel militaire pour des sommes astronomiques.

RDS oublie-t-il que plus des deux tiers des Québécois et Canadiens sont contre l'intervention militaire et la guerre d'occupation en Afghanistan, qui nous a coûté jusqu'à maintenant des milliards de dollars que nous aurions pu dépenser pour l'environnement, la santé et l'éducation, et ainsi épargner des vies humaines? Est-ce le rôle d'une station sportive, que nous payons via un câblodistributeur pour regarder des émissions sportives, de faire de la politique? Qui finance cette opération de relations publiques avec notre argent: l'armée canadienne, le gouvernement canadien? Combien cette opération a-t-elle rapporté à la station de télévision en question sinon à certaines vedettes de la station? Comme on dit, l'argent n'a pas d'odeur. C'est bien agréable d'aller s'amuser au soleil à l'étranger pendant l'hiver québécois, mais est-ce que tout ce beau monde mesure la portée politique de leur geste? Permettez-moi d'en douter.