Enfin, une proposition énergique et simple que celle de Claude Castonguay pour colmater une trouée immense dans le système de pensions du Canada ou du Québec. L'un et l'autre souffrent de la même lacune et le remède serait fort utile partout.

Enfin, une proposition énergique et simple que celle de Claude Castonguay pour colmater une trouée immense dans le système de pensions du Canada ou du Québec. L'un et l'autre souffrent de la même lacune et le remède serait fort utile partout.

On ne le dit pas souvent, mais parmi les quelque 30 pays de l'OCDE, le Canada est à la traîne en matière de pensions.

Je ne suis que démographe, mais j'ai eu l'occasion de me frotter à ce problème et je me permettrai de dire bravo à ce bâtisseur social remarquable. Il était temps qu'il parle. Je profite de l'occasion pour faire trois remarques, qui ne contredisent pas, d'ailleurs, la proposition de M. Castonguay:

a) Il importe de compléter le système actuel par un régime supplémentaire qui est financé par ce qu'on appelle la capitalisation. Grâce aux revenus que procurent dans un système de capitalisation les placements de la caisse, le cumul de ces revenus prend une proportion étonnante: même si le taux de rendement n'est que de 2% par an, leur cumul entre 20 et 65 ans est plus important que les cotisations elles-mêmes.

b) Il faudrait surtout éviter de grossir le RRQ actuel, dont le financement (appelé «par répartition») deviendra beaucoup plus difficile et presque injuste lorsque le pourcentage des retraités aura doublé (d'ici une trentaine d'années).

c) On pourrait, comme alternative aux REER proposés par M. Castonguay, créer des caisses de retraite, privées ou publiques, auxquelles les travailleurs seraient tenus de participer. Elles seraient, si l'on veut, des copies des régimes actuels d'entreprises, sauf qu'elles seraient indépendantes de celles-ci... et libérées des risques de leur disparition. Elles pourraient aussi se faire concurrence, sous la surveillance de l'État.

Ce sont là des remarques qui ne vont pas à l'encontre de la proposition de M. Castonguay, ni contre sa philosophie. En particulier, ne soyons pas naïfs: une contrainte minimale s'impose.