Nous savons tous qu'il y a des problèmes dans la fonction publique, mais la source n'est pas le manque d'argent, comme nous disent les syndicats. Le problème, c'est le manque de souplesse et de productivité.

Nous savons tous qu'il y a des problèmes dans la fonction publique, mais la source n'est pas le manque d'argent, comme nous disent les syndicats. Le problème, c'est le manque de souplesse et de productivité.

De façon générale, le fait qu'il y ait peu d'incitations au rendement pour les employés du secteur public, que la sécurité d'emploi garantisse un poste permanent et que la règle de l'ancienneté ait préséance sur tous les autres critères d'évaluation aux fins de promotion d'un employé à l'intérieur de l'organisation, conduit les employés à ne faire aucun effort pour améliorer le système et nuit à son efficacité. Même si certains fonctionnaires ont une bonne volonté, la rigidité dans la fonction publique produit des effets pervers qu'ils ne peuvent empêcher.

La flexibilité et la concurrence sont déjà bien intégrées dans l'entreprise privée. Le service public, pour rester concurrentiel et équitable, doit suivre la même voie. Le manque de flexibilité des conditions de travail dans le secteur public a obligé les politiciens, pour réduire les dépenses, d'utiliser le principe de remplacer un retraité sur deux dans la fonction publique. En d'autres mots, plutôt que d'éliminer des postes parmi les employés moins productifs ou compétents au cours de leur carrière, le gouvernement attend à la retraite pour réduire mécaniquement la taille de la fonction publique.

On nous dit qu'il n'y a pas suffisamment de candidats pour la fonction publique, qu'il manque d'argent pour former du personnel compétent. Mais pourquoi les jeunes qui sont compétents se tourneraient-ils vers la fonction publique: quels que soient leurs efforts, ils n'en tireront aucun avantage. Tant que le travail et l'effort ne seront pas récompensés dans la fonction publique, la situation au Québec ne fera que se détériorer. Seule une nouvelle politique de gestion des ressources humaines pourra sauver le Québec.