La chronique d'Yves Boisvert, «Des poumons sous le sapin» (24 décembre 2010), m'a fait replonger dans la saga tragique des dons d'organes que j'avais enfouie profondément dans mon cerveau, tant le ridicule de la situation me minait moralement et mentalement. Dans cette chronique, M. Boisvert mentionne que 43 personnes en attente de greffe sont mortes en 2009. Il cite le Dr Michel Paquet: «D'après les sondages, 90% des gens sont favorables au don d'organes. Mais c'est encore une minorité qui signe le consentement.»

La chronique d'Yves Boisvert, «Des poumons sous le sapin» (24 décembre 2010), m'a fait replonger dans la saga tragique des dons d'organes que j'avais enfouie profondément dans mon cerveau, tant le ridicule de la situation me minait moralement et mentalement. Dans cette chronique, M. Boisvert mentionne que 43 personnes en attente de greffe sont mortes en 2009. Il cite le Dr Michel Paquet: «D'après les sondages, 90% des gens sont favorables au don d'organes. Mais c'est encore une minorité qui signe le consentement.»

De sa chronique, il ressort que des gens meurent, non parce qu'on manque d'organes ou d'argent, mais tout bonnement parce qu'on ne fait pas ce qui devrait être fait pour les sauver.

Les organes, l'expertise et l'argent sont là, mais parce que le défunt n'a pas signé un bout de papier ou que ses proches s'y refusent, on reste là à ne rien faire même si on sait qu'on condamne de ce fait quelqu'un à la mort. Sommes-nous réellement tombés si bas que la mort des autres nous indiffère?

Le plus dramatique dans tout ça, c'est qu'une solution ménageant les susceptibilités des uns et des autres existe. Elle semble si évidente. Il suffirait que nos élus établissent que ce sont les personnes désirant ne pas faire don de leurs organes qui doivent signer et garder sur elles la carte d'assurance maladie le signifiant, et non l'inverse. Si 90% des personnes sont en faveur du don d'organes et qu'elles ne se donnent même pas la peine de signer le consentement nécessaire, il apparaît irréfutable que très peu d'entre elles signeraient une carte signifiant l'inverse, soit leur refus de donner leurs organes.

En agissant ainsi, on ne réglerait pas tout mais on pourrait au moins, sur le champ, augmenter le nombre de donneurs potentiels et commencer à sauver des vies. Tout ça en sauvant de l'argent et en éliminant les tergiversations avec les proches du défunt, sans brimer ceux qui par croyances, préjugés, peur ou ignorance, préfèrent condamner à la pourriture une portion d'elles-mêmes qui pourrait leur survivre.