Nous apprenions récemment que l'UQAM veut diminuer le financement de son Centre d'aide en français. Peu de renseignements ont été publiés sur ces centres. Leur fonctionnement est entouré d'un grand secret. Qu'en est-il? Il s'agit tout simplement d'aider des étudiants qui n'ont pas réussi les exigences du niveau d'éducation précédent, mais qui ont été admis quand même pour financer le cégep ou l'université, et surtout pour ne pas attaquer leur «estime de soi», comme me l'expliquait un psycho-orienteur.

Nous apprenions récemment que l'UQAM veut diminuer le financement de son Centre d'aide en français. Peu de renseignements ont été publiés sur ces centres. Leur fonctionnement est entouré d'un grand secret. Qu'en est-il? Il s'agit tout simplement d'aider des étudiants qui n'ont pas réussi les exigences du niveau d'éducation précédent, mais qui ont été admis quand même pour financer le cégep ou l'université, et surtout pour ne pas attaquer leur «estime de soi», comme me l'expliquait un psycho-orienteur.

Ainsi, bien qu'ayant terminé son primaire et son secondaire, et étant accepté au cégep, le jeune ne peut lire un texte ou trouver l'idée principale d'un paragraphe. Il s'adresse au Centre d'aide. Dans un cégep, plus du quart de tous les professeurs de français peuvent travailler à temps plein à enseigner à ces étudiants pour les aider à comprendre des notions enseignées à l'école secondaire.

Les mêmes étudiants rendus à l'université devront faire appel encore à ces centres d'aide pour apprendre les notions enseignées au collégial. Évidemment, nul n'ose s'interroger sur les coûts d'une telle démarche. C'est un sujet tabou. Personne ne veut analyser en profondeur les conséquences économiques de tels choix.

On peut se demander pourquoi les cégeps acceptent de tels étudiants qui n'ont pas toutes les connaissances et compétences nécessaires pour obtenir un diplôme du niveau secondaire. La même question se pose à l'université. Le financement des institutions scolaires est en cause. Et surtout, c'est l'acharnement pédagogique pratiqué par tous les spécialistes des sciences de l'éducation qui explique en grande partie cette situation aberrante.

J'ai toujours été estomaqué par le jeune qui venait me voir en début de session en garrochant sur mon bureau le premier des trois livres dont la lecture était obligatoire pour réussir le cours et qui me disait, exaspéré: «Je ne suis pas capable de lire!» Je lui conseillais gentiment d'aller faire un DEP, parce qu'au niveau du cégep, il faut comprendre les signes qui sont imprimés sur le papier d'un livre.