Il s'agissait de ma première expérience à titre de lapin et elle fut des plus agréables. Des milliers de gens autour de vous, avec des expériences de vie différentes, des motivations différentes, mais une passion commune: la course à pied comme moyen de détente et de réalisation de soi!

Il s'agissait de ma première expérience à titre de lapin et elle fut des plus agréables. Des milliers de gens autour de vous, avec des expériences de vie différentes, des motivations différentes, mais une passion commune: la course à pied comme moyen de détente et de réalisation de soi!

Déjà dans le métro, avec mes oreilles de lapin et mon affiche de 4 heures, on venait me voir. Sur le pont Jacques-Cartier, avant le départ, un type à la fin de la soixantaine, avec des chaussures de travail noires (ayant une semelle de gomme, ouf!) me demande s'il peut courir le marathon avec moi, car c'est son premier. Je lui dis bien sûr et lui demande comment son entraînement s'est déroulé. Il me dit: «Je n'ai jamais couru avant, mais je suis fait fort, et j'ai dit aux gars au travail que je ramènerai ma médaille mardi à la job!»

Je me suis alors dit: incroyable comment les gens ne savent pas parfois dans quoi ils s'embarquent. J'ai souhaité qu'il le finisse sans trop hypothéquer ses articulations pour le reste de sa vie. Je ne pouvais assumer la responsabilité de ses actes.

Encourager ceux qui me suivront sera ma tâche et les guider afin qu'ils atteignent leur temps souhaité, en tentant de leur faire vivre une expérience inoubliable.

J'ai suivi mon plan à la lettre et j'ai eu des témoignages extraordinaires de gens qui sont venus me voir à la fin pour me dire que je les avais aidés à atteindre leur objectif. Moi qui n'avais jamais discuté avec un lapin dans mes marathons précédents, je me voyais obligé de répondre à des tonnes de questions concernant le rythme, les points d'eau, les pentes, l'alimentation et j'en passe.

Pourtant, je ne suis qu'un coureur parmi tant d'autres qui visera à Philadelphie à battre son propre record de 3h21. Père de trois beaux grands enfants, mari, bénévole auprès de handicapés intellectuels, commerçant et coureur, voici comment je me définis.