Deux nouvelles ayant les apparences du syndrome «pas dans ma cour» ont meublé l'actualité cette semaine. À Beaconsfield, des citoyens tentent de bloquer la conversion d'une église abandonnée en résidence pour personnes âgées. À Vaudreuil, c'est une modification au zonage qui permettrait la construction d'une école primaire qui fait bondir certains citoyens.

Deux nouvelles ayant les apparences du syndrome «pas dans ma cour» ont meublé l'actualité cette semaine. À Beaconsfield, des citoyens tentent de bloquer la conversion d'une église abandonnée en résidence pour personnes âgées. À Vaudreuil, c'est une modification au zonage qui permettrait la construction d'une école primaire qui fait bondir certains citoyens.

Que se passe-t-il au Québec? Sommes-nous devenus à ce point égocentriques et nombrilistes pour considérer enfants et aînés comme des nuisances qui font baisser la valeur des propriétés? N'en déplaise à ces personnes obnubilées par la petitesse de leur être, une société est composée d'enfants, de retraités, de travailleurs, de chômeurs, de professionnels, d'ouvriers, d'hommes, de femmes, de gros, de minces...

Dans certains cas, l'inquiétude est parfois justifiée en ce qui concerne l'implantation de ressources destinées à des personnes quelque peu en marge de la société: centres d'injection supervisés, maisons de transition, appartements supervisés en santé mentale, etc.

Suivant cette logique, devrions-nous considérer enfants et aînés «en marge»?

L'argument de l'impact sur la circulation automobile ne tient pas. J'habite en face d'une école depuis deux ans. On parle ici d'une affluence pendant environ 30 minutes les matins et soirs de semaine. On est loin des bouchons sur le boulevard Décarie. Considérant que les enfants d'aujourd'hui sont ceux qui paieront ma pension de vieillesse dans 25 ans, je suis bien prêt à vivre ces «désagréments».

Quant aux résidences pour personnes âgées, j'invite ces citoyens apeurés à aller se balader sur le boulevard Gouin, à Montréal-Nord. D'immenses résidences pour personnes âgées y côtoient des bungalows. Je n'y ai jamais vu de bouchons de circulation. Quant à la valeur des propriétés, une petite recherche m'a permis de constater qu'elle ne semble pas trop en souffrir. La majorité des maisons à vendre le sont à 300 000$ et plus.

À bien y penser, non, n'y allez pas. Vous pourriez croiser d'étranges personnes à la peau noire. N'allez pas non plus vous balader près des écoles. De dangereux enfants squattent ces lieux.