La découverte de la plus rare des grenouilles du Québec au refuge faunique Marguerite-d'Youville, la rainette faux-grillon de l'Ouest, nous replonge au coeur d'une grande problématique: la confrontation entre la conservation des boisés et le développement domiciliaire.

La découverte de la plus rare des grenouilles du Québec au refuge faunique Marguerite-d'Youville, la rainette faux-grillon de l'Ouest, nous replonge au coeur d'une grande problématique: la confrontation entre la conservation des boisés et le développement domiciliaire.

La ceinture verte Châteauguay-Léry, tout comme d'autres boisés exceptionnels situés au sud du Québec, subit de grandes pressions provenant des projets domiciliaires. De nombreuses espèces fauniques et floristiques rares, qui évoluent dans ce riche habitat, sont actuellement menacées de disparition. Les gestes de barbarie économique trop souvent posés à l'égard de nos espaces naturels doivent cesser!

Pourtant, les ministères, malgré leur mandat de protection des milieux naturels, n'ont pas d'outils pour agir sur les boisés privés, qui représentent dans la Vallée-du-Haut-Saint-Laurent la majorité du territoire (98%). Il apparaît paradoxal que le gouvernement proclame d'un côté qu'une espèce menacée de disparition, comme la rainette faux-grillon, doit être protégée, mais qu'il ne puisse intervenir concrètement pour protéger son habitat! Cette contradiction a comme conséquence que l'imposant fardeau de protection retombe trop souvent aux municipalités et à la population.

Il est urgent d'améliorer les moyens et les outils de conservation des milieux naturels, car le système actuel est déficient. Il faut dire qu'il y a beaucoup d'espoir, car de nouvelles idées intéressantes émergent. À titre d'exemple, de plus en plus d'acteurs de différents milieux défendent l'idée que les villes qui protègent des espaces verts, donc des pièges à carbone essentiels à la lutte aux changements climatiques, devraient recevoir une compensation financière du gouvernement. Une avenue à explorer qui donnerait un peu plus de latitude aux municipalités qui sont pris dans la logique des revenus fonciers à percevoir.

En attendant de trouver des outils de conservation plus performants, nous devons absolument mettre un moratoire sur tout développement dans la ceinture verte.

Notre patrimoine naturel et sa biodiversité doivent être sauvegardés dès maintenant. Devons-nous rappeler qu'un boisé qui est rasé, l'est pour toujours? Ce qui devait être sacrifié de la ceinture verte l'a déjà été. Maintenant, soyons créatifs et réfléchissons collectivement à des moyens pour créer de la richesse... sans dilapider celle que nous possédons déjà!