Le Québec est en crise. La population connaît une crise de confiance. Les malversations et dénonciations de toutes sortes ne font qu'augmenter le cynisme à l'égard de nos femmes et hommes politiques et à l'égard de la politique en général. La classe politique est elle aussi en crise. Elle sait bien que, tous partis confondus, elle serait éclaboussée par une enquête au mandat élargi au financement des partis politiques, aux accointances entre collecteurs de fonds, donneurs d'ouvrage et dispensateurs de nominations.

Le Québec est en crise. La population connaît une crise de confiance. Les malversations et dénonciations de toutes sortes ne font qu'augmenter le cynisme à l'égard de nos femmes et hommes politiques et à l'égard de la politique en général. La classe politique est elle aussi en crise. Elle sait bien que, tous partis confondus, elle serait éclaboussée par une enquête au mandat élargi au financement des partis politiques, aux accointances entre collecteurs de fonds, donneurs d'ouvrage et dispensateurs de nominations.

On comprend que M. Charest ait peur, qu'il souhaite étouffer l'affaire et détourner l'attention par une enquête rassurante sur la nomination des juges. Nous avons là une des phases caractéristiques de la période de crise. La crainte fait d'abord nier le problème ou l'atténuer pour pouvoir pratiquer la politique de l'autruche. Vient un temps où l'on peut prendre le taureau par les cornes, non sans crainte et tremblement compte tenu des risques énormes que comporte ce sport extrême.

Une enquête, comme on dit, on sait quand ça commence mais on ne sait pas comment ça finit. Mais les données récemment approfondies sur le vécu d'une crise montrent qu'on a plus d'avantages à l'assumer qu'à la fuir. Au bout de l'exercice, il en ressort un stade de vie supérieure. Le Québec a besoin d'une enquête qui contribuerait au moins à l'assainissement des finances des activités politiques, origine de la gangrène. M. Charest aura-t-il la grandeur d'un chef d'État ou s'en tiendra-t-il au niveau du simple chef de parti? Saura-t-il faire primer l'intérêt supérieur du Québec sur les intérêts partisans? Pour le moment, tout laisse croire qu'on doit lui souhaiter ardemment audace et courage. Car l'enquête Bastarache risque de faire dormir au chloroforme!