Les conditions de travail sont tellement difficiles que ce n'est pas
étonnant que les infirmières choisissent de travailler à temps partiel.
Particulièrement les jeunes, puisqu'elles ont leurs enfants en début de
carrière. En fait, je fais partie de ce lot.



Après avoir vu nos parents courir entre leur carrière et leur vie de famille pour ensuite se taper des burn-out, des divorces et des
dépressions, ils n'est pas étonnant qu'on veuille avoir une bonne
qualité de vie.

C'est bien beau l'abnégation, mais il y a des limites! Il n'y a pas beaucoup de monde à l'hôpital qui pleure quand une
infirmière part en congé de maladie pour épuisement professionnel. On
passe à l'appel suivant et c'est tout. Surtout que les directions d'hôpitaux n'ont aucune considération pour
le personnel soignant. On a beau donner notre 300%, ce n'est jamais
assez. On passe notre temps à les dépanner en faisant des heures
supplémentaires, même si on aimerait mieux retourner à la maison, mais on reste pour les patients.

Cependant, quand nous demandons des
journées de congé pour des raisons personnelles, c'est la
fin du monde et la réponse est toujours non! C'est pareil pour les heures supplémentaires obligatoires: le gestionnaire s'en fout s'il faut
que tu ailles chercher tes enfants à la garderie. Pour lui, ce qui est
important, c'est de remplir les trous. Lui n'est pas obligé de rester
après son quart de travail. Après, on s'étonne que les jeunes n'aient pas de sentiment
d'appartenance.