Trouver les pires parcs publics de Montréal (ou d'ailleurs) ...

Bon, j'admets d'emblée que ce concours lancé il y a deux semaines était quelque peu déprimant, mais pas autant que l'état de certains parcs, dont le mien, Saint-André-Apôtre, qui m'a inspiré cet appel à tous.

Vous avez été quelques-uns à me reprocher de m'attarder à des choses négatives et sans grande importance. La qualité de vie, selon moi, n'est pas secondaire, surtout dans une ville qui se vante d'avoir une belle politique familiale.

Certains cols bleus l'ont aussi pris «personnel» et m'ont reproché de les montrer du doigt, ce que je n'ai pas fait.

Plus nombreux, vous avez partagé vos commentaires et vos photos des mochetés de votre quartier.

À mon agréable surprise, vous avez été aussi plusieurs à vanter l'état des parcs de votre arrondissement et les efforts des autorités pour améliorer les espaces publics, comme quoi tout n'est pas noir dans le paysage montréalais.

Certains Montréalais semblent avoir gagné au loto-parc. D'autres, par contre, attendent depuis des années que la Ville (ou leur arrondissement) rénove les jardins publics.

Ce courriel d'un lecteur du Sud-Ouest est révélateur:

«Les parcs sont souvent dans un état lamentable avec de vieux équipements. Par contre, il y a des parcs chouchous pour des raisons nébuleuses. Près de chez moi, il y a deux petits parcs qui sont magnifiques. Durant deux étés, les cols bleus ont réalisé un superbe aménagement paysager dans le parc Stelco, qui était déjà très beau avant cette intervention. Je me suis renseigné auprès de la Ville pour mieux comprendre comment on dépense le budget d'amélioration des parcs puisque je trouvais que plusieurs parcs auraient mérité un traitement de faveur dans mon quartier avant le parc Stelco. La Ville m'a répondu qu'elle ne tenait pas de comptabilité très précise sur le temps consacré à l'amélioration des parcs, comme si c'étaient les cols bleus qui décident des efforts à mettre! Il y a donc un problème de répartition des efforts en plus d'un problème de budget.»

Certains trouvent déplorable l'état des parcs de leur quartier; d'autres, par contre, trouvent que ce n'est pas une priorité pour une ville dans la dèche comme Montréal. Une lectrice du Plateau, notamment, reproche à son nouveau maire, Luc Ferrandez, d'avoir trop d'imagination (lire: ça coûtera trop cher) pour son arrondissement.

Un des principaux problèmes, lorsqu'il est question de l'aménagement des parcs, c'est de savoir qui est responsable. Eh oui! C'est bête, n'est-ce pas? Bienvenue à Montréal, le monstre multicéphale aux 19 arrondissements.

Lors de la dernière campagne électorale, le parti du maire Tremblay avait promis ceci: «Créer un programme pour améliorer les équipements de nos grands parcs ainsi que nos parcs locaux. Ce plan s'élaborera en tenant compte des besoins des familles. Un investissement d'environ 21 M$ par année est prévu. Cette enveloppe permettra de jouer un effet de levier pour les investissements consentis par les arrondissements dans les parcs locaux en plus de servir pour embellir et améliorer nos grands parcs.»

Notez ici: grands parcs. Pas nécessairement votre oasis défraîchie au coin de la rue, qui dépend de votre arrondissement. Mais comme vous le savez, plusieurs arrondissements sont dans la dèche, ce qui fait que les parcs passent après le déneigement...

Alors, où sont donc les pires parcs de Montréal?

Sans surprise, aucune suggestion n'est venue d'Outremont, de Mont-Royal ou de Westmount.

Parmi les «candidats» soumis par les lecteurs de La Presse-Cyberpresse depuis deux semaines, je crois bien que la palme revient au parc (et au secteur) de l'aréna Chénier, à Anjou. D'autant plus que la dame qui a évoqué ce parc s'est gentiment fait envoyer promener au conseil d'arrondissement lorsqu'elle est allée se plaindre!

Le parc Saint-Damase, sur la 20e Avenue, dans le quartier de Saint-Michel, fait piètre figue aussi, de même que les installations sportives de l'école secondaire Lester B. Pearson, à Montréal-Nord, fermées à la population!

Et que dire de la ferme du parc Angrignon, un lieu prisé des familles, fermée depuis deux ans faute de budget? Comme si on avait trop d'espaces verts à Montréal!

Plusieurs lecteurs ont suggéré les mal aimés du Centre-Sud, le parc Émilie-Gamelin et le square Viger.

C'est vrai que ces lieux publics, avec leurs masses de béton, ne sont pas particulièrement accueillants, mais on ne peut décemment comparer ces parcs urbains (situés dans le secteur le plus mal en point de la ville) avec les jolis espaces verts des paisibles quartiers résidentiels.

Le parc Émilie-Gamelin et le square Viger souffrent plus de problèmes de pauvreté, de toxicomanie, de vagabondage et de désinstitutionnalisation que de lacunes dans l'aménagement des espaces verts.

C'est un peu comme si vous me disiez que la fameuse Tent City du quartier Downtown Eastside, à Vancouver, est un affreux parc.

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