Avec le retour du printemps, les Fonds négociés en Bourse (FNB) poussent comme de la mauvaise herbe.

Trois nouveaux acteurs viennent d'apparaître, portant à 16 le nombre de fournisseurs canadiens de ces produits de placement dont la popularité ne cesse de croître. Et pour cause.

Pour les investisseurs particuliers, ces fonds qui investissent de manière passive en achetant exactement les mêmes titres qu'un indice (boursier, obligataire, etc.) permettent de diversifier aisément un portefeuille pour une fraction du prix des fonds communs de placement.

Mais ce qui était simple au départ devient de plus en plus complexe. S'éloignant de la gestion passive qui a fait la marque des FNB, les fournisseurs ont créé depuis un an ou deux beaucoup de FNB « actifs » gérés par un gestionnaire en chair et en os ou encore de FNB « intelligents » qui utilisent toutes sortes de critères (ex. : dividendes élevés, faible volatilité, momentum) pour sélectionner des titres qui devraient mieux faire que l'indice de référence. Du moins en théorie.

Certaines stratégies sont attirantes, mais les frais sont souvent au-dessus de 0,5 % par année. Cela reste nettement moins que les fonds communs qui grugent facilement 2,5 % par an. Mais c'est davantage que les FNB indiciels purs et durs qui coûtent moins de 0,20 %.

Et encore faut-il être capable de s'y retrouver. Les investisseurs ont l'embarras du choix avec plus de 400 FNB au Canada et près de 1900 aux États-Unis. Et ce n'est pas fini.

Le nombre de FNB est appelé à croître rapidement au fur et à mesure que les nouveaux venus étofferont leur famille.

Qui sont-ils ? Et qu'offrent-ils au juste ?

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Mackenzie est la dernière famille de fonds communs à se lancer dans les FNB.

Comme disent les Anglos : « If you can't beat them, join them ».

Mackenzie, qui gère déjà 61 milliards, ce qui en fait l'une des plus importantes firmes de gestion au pays, offre quatre FNB d'obligations gérés activement. Suivront sous peu des FNB d'actions à « diversification maximale », une stratégie développée par la firme française TOBAM qui s'éloigne des indices de référence souvent sujets à des dérives (vous vous souvenez des années 2000 où Nortel Networks représentait plus du tiers de la Bourse canadienne ?). Les frais sont autour de 0,6 %.

Autre poids lourd, la Banque TD revient dans le monde des FNB dont elle s'était retirée en 2005, faute de volume, d'actifs et d'intérêt de la part des investisseurs. 

La TD se relance avec quatre FNB passifs très classiques et à bas faibles (0,07 % à 0,18 %), ce qui les placera en concurrence directe avec les familles bien établies de iShares, BMO et Vanguard.

À l'ombre des grands joueurs, Sphere Investment Management est apparu en avril dernier. La firme dirigée par Lewis Bateman, un ancien des familles de FNB First Asset et Horizons, a lancé quatre FNB « Sustainable Yield » qui se concentrent sur les sociétés à dividendes élevés. Les frais s'élèvent à 0,54 %. La famille pourrait bientôt compter 30 FNB.

Attendez-vous à d'autres nouveautés en 2016, car d'autres fournisseurs s'apprêtent à faire le saut. C'est notamment le cas de l'Américaine WisdomTree qui a annoncé en avril son intention de s'implanter au Canada en embauchant Raj Lala, un ancien de la firme montréalaise Fiera Capital.

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Les investisseurs ne doivent pas se laisser étourdir par toutes ces innovations.

Même si certaines stratégies présentent des rendements théoriques alléchants quand on teste leur méthode de façon rétrospective, les résultats peuvent être plus décevants dans la vraie vie. 

Il est toujours préférable de leur donner le temps de faire leurs preuves.

Pour faire le tri dans l'univers foisonnant des FNB, il faut revenir à la base et se tenir loin des produits qu'on ne comprend pas. Combien d'investisseurs se sont fait pincer avec les FNB à levier qui n'ont pas fourni du tout le résultat auquel ils s'attendaient à long terme ?

Si vous n'êtes pas un fin stratège ou un pro des marchés financiers, gardez le cap sur la simplicité, la diversification, la liquidité et les frais de gestion réduits.

Il y a moyen de répartir ses billes dans une brochette de FNB indiciels classiques qui couvrent les obligations (ex. : VAB, ZCS) et les actions de différentes zones géographiques, à commencer par le Canada (XIC), les États-Unis (VUN) et les pays outremer (XEF) et les pays émergents (XEC).

Cela n'empêche pas d'ajouter des FNB intelligents ou des FNB plus ciblés pour pallier les lacunes de la Bourse canadienne qui reste très concentrée dans les matières premières et les financières.

Pour vous aider à faire un choix, il existe différents outils de sélection sur l'internet, notamment ceux de TMX Money et de Morningstar Canada.

Consultez le site de TMX Money : 

https://www.tmxmoney.com/en/investor_tools/etf_screener.html

Consultez le site de Morningstar Canada :

https://www2.morningstar.ca/tools/screener/ca/ETFFinder.aspx?culture=fr-CA

Les investisseurs qui préfèrent une solution clé en main peuvent se tourner vers un courtier robot comme InvestCube (Banque Nationale), Portefeuille futé (BMO), WealthSimple, Portfolio IQ ou la firme montréalaise Placements Idema.

Ces plateformes web choisissent des FNB adaptés au profil de l'épargnant et rééquilibrent son portefeuille régulièrement, moyennant environ 0,4 % à 0,7 % par an, sans compter les frais de FNB sous-jacents.

Relire mon dossier sur les courtiers robots:

https://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/stephanie-grammond/201602/20/01-4952856-mon-courtier-est-un-robot-et-je-laime.php

https://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/stephanie-grammond/201602/23/01-4953625-conseillers-robots-mode-demploi.php

Les investisseurs qui recherchent des conseils plus personnalisés peuvent aussi s'adresser à un conseiller en placement, de plus en plus nombreux à se spécialiser dans les FNB.