Question: « Nous sommes des aînés qui avons investi plus de 15 000 $ pour 900 actions de Bombardier au cours des ans ; nous y avons cru, c'était une bonne entreprise québécoise et cela faisait partie de notre bas de laine pour notre retraite.Nous sommes rendus à nous demander ce qu'il faut faire de ce placement qui, il faut le dire, ne vaut presque plus rien. Nous avons aussi perdu plus de 2000 actions avec Nortel. Que faire ? » - André

Réponse: Cette semaine, l'action de Bombardier est tombée sous la barre du 1 $, pour la première fois depuis 25 ans, ce qui en fait un « penny stock ». Or, la chute d'une action en dessous de certains seuils peut avoir des implications particulières pour les investisseurs.

Par exemple, lorsqu'une action descend en dessous de 2 ou 3 $, le titre n'est plus « marginable », comme disent les courtiers. Cela fait en sorte que les investisseurs qui utilisaient le titre comme garantie afin d'emprunter pour surinvestir dans leur compte marge doivent revoir leur stratégie. Soit ils rajoutent de l'argent frais, soit ils vendent des titres... souvent à perte.

D'autre part, quand un titre baisse en dessous de 1 $ durant plus d'un trimestre, l'entreprise peut être exclue de l'indice de la Bourse de Toronto qui sert de référence aux investisseurs institutionnels, ce qui pèse encore plus sur le prix. Face à cette éventualité, certains auraient déjà commencé à vendre des actions de Bombardier.

Mais dans votre cas, que faire ?

Disons d'abord que rien de fondamental n'a changé pour Bombardier cette semaine, hormis le fait que certaines commandes d'avions que Bombardier convoitait ont été attribuées à des concurrents.

Mais de nombreux points d'interrogation demeurent. Le nouveau patron Alain Bellemare parviendra-t-il à relancer l'entreprise ? Un grand transporteur aérien passera-t-il des commandes pour la C Series dont le carnet de commandes n'est pas des plus solides ? Ottawa prêtera-t-il main-forte à Bombardier, comme Québec l'a fait ? Qui sait...

Si vous possédez les actions depuis fort longtemps, ce n'est peut-être pas le moment de capituler. Mais si vous décidez de vendre, vous pourrez utiliser vos pertes pour effacer l'impôt sur des gains en capital (dans un compte non enregistré).

D'ailleurs, il est toujours possible d'encaisser vos pertes, même quand une entreprise s'écroule et que ses actions ne se négocient plus. Par exemple, vous pouvez céder vos actions à votre firme de courtage, strictement pour déclencher vos pertes en capital.

Si vous avez des corps morts dans votre portefeuille, parlez-en à votre courtier. Il n'est jamais trop tard pour économiser de l'impôt.

Hypothèque à trois fois le prix

Question

« Les taux pour une hypothèque d'un an ouverte sont autour de 6 %, presque trois fois plus que pour une hypothèque fermée. Normal ? » - Jean-Sébastien

Réponse

L'hypothèque ouverte est un produit très spécialisé. Elle permet aux propriétaires de casser leur prêt avant le terme sans avoir à payer une pénalité de remboursement anticipé (souvent exorbitante), comme c'est le cas lorsqu'on veut mettre fin à une hypothèque fermée.

L'hypothèque ouverte peut donc être un choix avantageux pour les gens qui prévoient vendre leur maison durant l'année ou pour ceux qui savent qu'ils pourront rembourser leur prêt rapidement grâce à un héritage, par exemple.

Mais la flexibilité coûte cher. Ainsi, les hypothèques ouvertes pour un an ont un taux de 6 %, ce qui est presque trois fois plus élevé que le taux négocié pour une hypothèque fermée d'un an (2,29 %).

Malgré tout, si vous remboursez après seulement deux ou trois mois, les intérêts sur l'hypothèque ouverte risquent de vous coûter moins cher que la pénalité sur l'hypothèque fermée, surtout si la période d'amortissement est assez courte. Faites vos calculs.

Comme solution moins coûteuse, vous pourriez aussi envisager une marge de crédit hypothécaire qui vous offrira un taux concurrentiel et une grande flexibilité de remboursement. Seul bémol : avec une marge de crédit, le prêt ne peut pas dépasser 65 % de la valeur de la maison.

Si vous avez besoin de plus, il est toujours possible de combiner une marge (jusqu'à 65 %) et un prêt ouvert pour l'excédent.

Erreur de prix à la SAQ

Question

« J'ai acheté à la SAQ deux bouteilles de vin rouge. Sur l'étagère, le prix indiqué était de 15,95 $. Or, ce prix correspondait à un autre vin. Le prix du vin que j'ai acheté (21,95 $) n'apparaissait nulle part.

Le directeur m'a expliqué que la politique d'exactitude des prix ne s'appliquait pas puisqu'il ne s'agissait pas d'une erreur d'étiquetage, mais plutôt d'un manque d'étiquetage. Savez-vous si c'est bien vrai ? » - Michèle

Réponse

Tout d'abord, je vous confirme que la politique d'exactitude des prix s'applique aux produits vendus à la Société des alcools du Québec (SAQ). Lorsqu'une erreur survient à la caisse sur un produit qui vaut plus de 10 $, le détaillant doit corriger le prix de l'article et accorder un rabais de 10 $ au client. Si la valeur exacte de l'article est inférieure à 10 $, le détaillant doit le remettre gratuitement au client.

Mais dans votre situation, tout n'est pas si clair. Pour que la politique s'applique, il faut qu'il y ait une erreur de prix à la caisse par rapport au prix du produit annoncé, m'a expliqué l'Office de la protection du consommateur (OPC).

Dans votre cas, les bouteilles étaient placées au mauvais endroit, laissant croire que l'étiquette annonçait les bouteilles en question, alors que ce prix correspondait à un autre produit. Selon l'OPC, il faut déterminer si le consommateur pouvait raisonnablement croire qu'il ne s'agissait pas du prix de ce produit-là. 

Pour trancher, il faut examiner les éléments pertinents tels la description du produit sur l'étiquette, l'emplacement de l'étiquette, etc. Si la description du produit sur l'étiquette ne correspondait pas au produit sur l'étagère, le consommateur ne devrait pas avoir droit à l'indemnité, indique l'OPC.

Gain de change, la suite

Question

« Le gain de change est-il imposable lorsque le gain est dans un CELI en dollars US ? » - Léopold

Réponse

Il y a quelques jours, je vous ai parlé du gain de change, qui est souvent mal compris par les investisseurs. Grosso modo, il faut savoir que les gains réalisés sur vos placements grâce à l'appréciation du dollar américain sont imposables, qu'il s'agisse d'actions américaines, d'un condo en Floride ou d'un simple compte bancaire.

Relire ma chronique : 

https://affaires.lapresse.ca/economie/canada/201601/22/01-4942581-le-gain-de-change-cet-incompris.php

Quelques lecteurs m'ont demandé si les gains de change dans un CELI en dollars US étaient imposables. Eh bien non. Dans les comptes enregistrés comme le REER ou le CELI, vos placements fructifient à l'abri de l'impôt... sauf si vous utilisez un de ces comptes pour spéculer. Dans ce cas, les gains pourraient être considérés comme des revenus d'entreprise.

Consultez cet article : 

https://affaires.lapresse.ca/finances-personnelles/place-du-marche/200910/09/01-910208-day-traders-le-fisc-a-votre-celi-a-loeil.php

Plusieurs institutions financières offrent effectivement des comptes enregistrés (REER, CELI, etc.) en dollars américains, ce qui est avantageux si vous détenez des titres américains. Dans un compte en dollars canadiens, il y a une conversion de devise chaque fois que vous réalisez une transaction d'achat ou de vente et chaque fois que vous touchez des dividendes. Les courtiers ne le disent pas trop fort, mais ils vous imposent des frais de change assez salés sur ces opérations. Si on peut les éviter, ça vaut la peine !

Précision

Une coquille s'est glissée dans ma chronique intitulée Le gain de change, cet incompris. Au Québec, le taux d'imposition marginal est de 53% sur les revenus excédant 200 000$, et non 250 000$ comme il était écrit. Mes excuses.