Simples. Faciles à emballer. Sans risque de se tromper. Les cartes cadeaux sont la solution parfaite pour les retardataires qui n'ont pas encore complété leurs emplettes de Noël.

Cette année, la moitié des Québécois prévoient offrir des cartes cadeaux. Ils devraient dépenser 220 millions de dollars, soit 37 millions de plus que l'an dernier, selon le Conseil québécois du commerce de détail.

Si vous êtes du lot, soyez sur vos gardes. Certaines cartes sont très emballantes, mais d'autres, beaucoup moins à cause des frais. Voici quels sont vos meilleurs choix.

CARTES ÉMISES PAR UN COMMERÇANT : LE MEILLEUR CHOIX

Carte cadeau, chèque cadeau, carte prépayée... Appelez ça comme vous voulez, les règles sont les mêmes pour toutes les cartes émises par un commerçant. Les dates d'expiration sont interdites, tout comme les frais qui peuvent gruger le montant. De plus, les commerçants doivent rendre la monnaie lorsqu'il reste un solde de 5 $ ou moins. Tout ça, en vertu de la Loi sur la protection du consommateur (LPC) du Québec.

CARTES ASSOCIÉES À UN SERVICE : FAITES VITE !

Petit bémol. Lorsqu'une carte émise par un commerçant est échangeable contre un service (ex. : un massage de 60 minutes) plutôt que de la marchandise, elle peut indiquer une date après laquelle le consommateur devra payer un surplus si la valeur du service a augmenté. Par exemple, si le prix du massage passe de 70 à 75 $, le commerçant pourrait réclamer un extra de 5 $.

Morale : ne tardez pas à les utiliser, sinon l'inflation risque de vous jouer des tours.

CARTES MULTIENSEIGNES : LE PRIX DE LA FLEXIBILITÉ

Les cartes qu'on peut utiliser chez plusieurs commerçants (ex. : cartes émises par un centre commercial ou par un regroupement de commerçants) laissent un plus grand choix à l'heureux récipiendaire.

Mais cette flexibilité a un coût : ce genre de cartes peut prélever soit des frais d'activation (3,50 $ max.), soit des frais d'inutilisation (max. 2,50 $ par mois, ne pouvant être réclamés avant le 15e mois, et même le 18e mois si le consommateur en fait la demande).

Sur une carte d'un petit montant (ex. : 20 $), c'est presque 20 % de la somme qui peut s'envoler dès l'activation. Jetez un coup d'oeil au verso de la carte : tous les frais doivent y être divulgués.

CARTES D'INSTITUTIONS FINANCIÈRES : À ÉVITER

C'est ici que ça se gâte. Les cartes prépayées émises par des institutions financières (American Express, Visa ou MasterCard) sont peut-être pratiques, car elles peuvent être utilisées chez la plupart des commerçants. Mais personnellement, je ne mettrais jamais ça dans un bas de Noël.

Ces cartes imposent des frais très salés, car la réglementation imposée par Ottawa depuis mai 2014 demeure trop permissive. D'accord, les dates d'expiration sont désormais prohibées. Et les frais de tenue de compte sont interdits, mais seulement sur certaines cartes et seulement pour la première année.

Sauf que rien n'interdit les frais d'activation (de 4 à 15 $, selon la carte), les frais de recharge, les frais lorsque vous appelez au service à la clientèle, alouette !

En outre, les commerçants ne sont pas tenus de vous rendre la monnaie, si le solde est inférieur à 5 $. Pour vider la carte, vous risquez d'avoir à dépenser davantage que le montant offert.

Mon conseil : au lieu de ce genre de carte, offrez tout simplement un beau billet de banque.

CARTES PROMO : PAS UN CADEAU !

Peut-être avez-vous reçu une carte cadeau de la part d'un commerçant dans le cadre d'un rabais postal ou d'un programme de fidélisation ? Attention ! Ces cartes ne sont pas toujours un cadeau, comme vient de le constater un lecteur de La Presse.

Claude a reçu une carte prépayée Visa de 70 $ après avoir acheté des pneus cet automne. Il a eu du mal à l'utiliser. Certains commerçants ont refusé la carte parce que la valeur de l'achat était supérieure au montant disponible. Ils ne voulaient pas non plus lui permettre de payer une partie de l'achat avec sa carte et l'excédent d'une autre façon.

Le consommateur se retrouve avec un solde de 31 $, et la carte expire ce mois-ci. Le comble, c'est que la bande magnétique ne fonctionne plus, et l'émetteur impose des frais de 20 $ pour la remplacer. Décidément, les rabais postaux n'ont pas fini de faire enrager les consommateurs !

Malheureusement, ce type de carte n'est encadré ni par Québec, ni par Ottawa. Les dates d'expiration rapprochées et les frais sont donc monnaie courante. N'empêche, si on vous avait promis un rabais postal de 70 $ et que la carte remise ne vous permet pas d'obtenir cette somme, il s'agit peut-être de représentation trompeuse. Plaignez-vous à l'Office de la protection du consommateur (OPC).

UN MOT SUR LES CARTES DE TÉLÉPHONIE

On s'éloigne un peu des cadeaux de Noël, mais je vous glisse quand même un mot sur les règles entourant les cartes de téléphonie.

Les cartes d'appels interurbains sont strictement balisées par la LPC : pas de frais, pas de date d'expiration, et vous pouvez obtenir le remboursement du solde quand il reste moins de 5 $.

Pour les cartes prépayées de cellulaire, c'est une autre histoire. Il n'y a pas de frais. Mais vos minutes peuvent expirer, généralement après 30 à 365 jours, selon la carte choisie. Pour éviter de perdre vos minutes, vous pouvez ravitailler votre carte en achetant de nouvelles minutes. Vous avez jusqu'à sept jours après l'expiration de la carte, en vertu du Code sur les services sans fil du CRTC.

Truc simple : adhérez au programme de rechargement automatique de votre fournisseur pour être certain de ne jamais passer tout droit.