Inscrit à un atelier pour l'aider à réaliser ses rêves, l'homme de 53 ans s'est présenté devant le groupe au début de la troisième séance et a demandé : « Jusqu'à quel point êtes-vous prêts à mettre votre vie de côté pour atteindre votre objectif ? »

On aurait entendu une mouche voler dans la salle, se rappelle Jacques Hébert qui organise les GoClub depuis 13 ans.

Le participant a ensuite raconté qu'il venait de remettre les clés de sa maison à la banque et qu'il était retourné vivre chez sa mère, avec ses deux enfants. L'élastique de l'endettement était étiré au maximum. Depuis trop longtemps.

Mais le père de famille ne parvenait pas à passer à l'action, car il craignait par-dessus tout que ses enfants aient une perception négative de lui. Après avoir surmonté ses problèmes, il a finalement découvert qu'ils étaient très fiers de lui.

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Régler ses dettes constitue le plus grand rêve des Québécois, selon l'enquête CROP réalisée pour La Presse.

Cela en dit long sur notre société de consommation où les gens assouvissent leurs désirs sur-le-champ et rêvent ensuite de se débarrasser des dettes qu'ils ont accumulées. Acheter maintenant, rêver plus tard. À moins que ce ne soit un cauchemar.

Prendre sa retraite et atteindre l'indépendance financière se trouvent aussi en tête du palmarès des plus grandes aspirations des Québécois.

Moi qui couvre les finances personnelles avec énormément d'intérêt, j'avoue être un peu surprise que les questions d'argent fassent autant « rêver » les Québécois.

Pourquoi ne pas régler ces questions financières, une bonne fois pour toutes, pour pouvoir ensuite aspirer à d'autres choses un peu plus exaltantes ?

Le problème, c'est que plusieurs souffrent d'inertie financière.

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La procrastination est l'ennemi numéro un des finances en santé. Attendre à la dernière seconde n'est pas payant.

Planifier sa retraite demande des efforts à court terme. Mais si on ne le fait pas, les conséquences ne se feront sentir que dans 30 ans. Alors plusieurs remettent ça à plus tard.

Même principe pour les dettes.

Satisfaction immédiate versus paiement plus tard : le choix facile l'emporte souvent, surtout que les gens ont tendance à placer beaucoup plus d'attention sur le court terme, par un curieux phénomène de myopie.

C'est ainsi que les adeptes de la procrastination prennent des décisions qui nuisent à leur avenir financier.

Ils attendent à la limite pour faire leur contribution REER. Ils épargnent peu. Ils s'en tiennent au choix qui leur est présenté, même si ce n'est pas la meilleure option. Ils ne rééquilibrent pas leur portefeuille de placement.

À leur décharge, il faut dire que l'inertie financière est exacerbée par la multitude de choix offerts par l'industrie financière. Faute de connaissances suffisantes pour prendre une décision éclairée, on laisse tomber ou on opte pour le chemin le plus facile.

Heureusement, il existe des façons simples de combattre l'inertie financière. 

Pourquoi ne pas prendre rendez-vous avec un conseiller financier qui saura vous guider ?

Pourquoi ne pas mettre en place un système d'épargne automatique ?

Pourquoi ne pas choisir un produit de placement, comme le portefeuille à échéancier, qui ajustera la répartition de votre portefeuille à votre cycle de vie ?

Il suffit de faire les premiers pas, le reste se fera tout seul !

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Mais sortir de sa zone de confort demande du courage. « On est bien dans nos pantoufles. C'est très humain », dit M. Hébert.

Comment faire pour passer à l'action ?

Commencez par identifier vos objectifs, répond M. Hébert. Certains veulent perdre du poids, arrêter de fumer, apprendre une langue, voyager, lancer une entreprise ou encore changer de carrière. Peu importe.

L'important, c'est que l'objectif ne soit pas juste un voeu pieux. Si vous voulez perdre du poids, mais que vous regardez la télévision en mangeant des croustilles, oubliez ça !

Ensuite, il faut trouver sa motivation. C'est la question la plus pénible, assure M. Hébert. Il faut que votre objectif se rattache à quelque chose d'émotif. Vous voulez arrêter de fumer ? Très bien. Mais ne le faites pas pour quelqu'un d'autre. Ça ne fonctionnera pas.

Par contre, si vous voulez arrêter de fumer parce que vous voulez avoir assez de souffle pour jouer avec vos petits-enfants, là, on touche une corde sensible. C'est un bon début.

Ensuite, il faut se fixer des petites cibles qui vous rapprocheront graduellement de votre but final.

Imposez-vous des dates butoirs pour vous forcer à passer à l'action, semaine après semaine. Chaque petite avancée constituera un succès qui méritera une récompense, des félicitations.

Un bon truc pour parvenir à vos fins est d'embarquer votre famille et vos proches dans votre rêve. Partagez votre objectif. Dites-le à vos amis. Faites-le en groupe, si possible. Par exemple, au lieu de vous abonner tout seul à un centre d'entraînement, inscrivez-vous à une activité avec un ami. Il sera plus gênant de laisser tomber en cours de route si votre motivation fléchit.

Allez-y, faites-le !