Si vous avez des problèmes d'alcool, vous pouvez suivre une cure de désintox. Si vous avez des problèmes de jeu, vous pouvez demander au casino de vous exclure. Mais que faire si vous êtes accro au crédit?

Le problème est loin d'être banal. Trois Canadiens sur cinq avouent faire des achats impulsifs. Les consommateurs flambent ainsi 310 $ par mois, soit 3700 $ par année. Plus grave encore, environ 5 % de la population adulte est composée d'acheteurs compulsifs.

Alors que les acheteurs impulsifs sont attirés par un produit auquel ils ont du mal à résister, les acheteurs compulsifs vont magasiner carrément parce qu'ils ressentent un manque. Ils vont acheter comme d'autres prennent de la drogue.

Existe-t-il une procédure pour se faire interdire l'accès au crédit? me demande un lecteur. «Faisant face à des problèmes d'achats compulsifs, je voudrais être placé sur une liste rouge, dit-il. L'objectif est que chaque fois que je demande une carte de crédit dans une institution, cette demande soit refusée.»

Malheureusement, il n'y a pas de mécanisme spécifique pour bloquer l'accès au crédit pour les acheteurs compulsifs. Mais on peut y arriver de manière détournée. Ce n'est pas orthodoxe, mais voici mon conseil.

Les agences de crédit offrent aux consommateurs un service d'alerte à la fraude. Moyennant des frais de 5 $ plus taxes, l'agence place une note dans votre dossier de crédit durant six ans. 

TransUnion : 1-877-713-3393 ou leur site web

Equifax : 1-800-465-7166 ou leur site web

Avec cette alerte, toutes les institutions financières doivent appeler le client avant de lui accorder du nouveau crédit (carte, marge, prêt auto, hypothèque, etc.), histoire de vérifier si c'est bel et bien lui qui fait la demande, et non pas un fraudeur qui lui a volé son identité.

Disons que vous êtes un acheteur compulsif. Vous arrivez dans un grand magasin. On vous offre un rabais de 25 % sur vos achats si vous faites une demande de carte de crédit. Vous craquez. Heureusement, la demande bloquera, car l'agence de crédit devra vous appeler à la maison pour obtenir une confirmation de votre identité. Ce délai vous permettra peut-être de vous ressaisir et de mettre fin à la demande.

Mais pour être encore plus sûr, vous pourriez fournir à l'agence de crédit le numéro de téléphone d'une personne de confiance, plutôt que le vôtre. Toutefois, l'agence de crédit exigera une procuration pour que les choses soient faites selon les règles de l'art.

Si vous cherchez à obtenir une nouvelle carte de crédit, l'institution financière joindra alors votre proche qui saura lui dire non mieux que vous.

D'autre part, il est possible de faire annuler les cartes de crédit dont vous disposez actuellement. Consultez le site de l'Agence de consommation en matière financière du Canada (ACFC) pour connaître la procédure.

Si vous ne voulez plus recevoir d'offres de cartes de crédit par la poste, vous pouvez aussi demander directement à l'émetteur de votre carte de crédit de ne plus vous envoyer de publicité.

Pour réduire la publicité d'autres institutions financières, les consommateurs peuvent faire appel à l'Association canadienne du marketing (ACM) qui peut retirer votre adresse des listes de publipostage durant trois ans.

Vous pouvez aussi inscrire votre numéro de téléphone sur la Liste nationale des numéros de télécommunication exclus (LNNTE) du CRTC pour réduire les appels de télémarketing indésirables.

Les deux services sont gratuits.

Enfin, l'ACFC offre aussi une série de conseils d'usage pour éviter les achats impulsifs.

- Laissez vos cartes de crédit à la maison.

- Faites baisser la limite de crédit de vos cartes de crédit.

- Réfléchissez un jour ou deux avant d'acheter un article.

- Évitez les offres «achetez maintenant, payez plus tard».

- Établissez un budget familial et suivez vos dépenses de près pour bien les gérer.

Truc pour les transferts à l'étranger

Il y a des lecteurs futés qui ont le don de trouver des trucs pour économiser de l'argent. Je partage avec vous cette astuce d'un lecteur pour transférer de l'argent à l'étranger. Il m'en a fait part à la suite de ma chronique de dimanche dernier.

Je déplorais que les banques exigent des frais très élevés pour les transferts d'argent à l'étranger. Recevoir un virement électronique coûte 14 ou 15 $ au bas mot. Et l'envoi est encore plus cher: facilement 25 $. Au total, les frais peuvent gruger 40 $ de la somme, sans compter les frais de conversion de devise. Ayoye!

Vous pouvez vous en tirer à meilleur compte en utilisant le service de paiement sécurisé PayPal. Mais il est possible de transférer de l'argent gratuitement, comme le fait Marc, client du Mouvement Desjardins.

«Si vous envoyez régulièrement de l'argent à quelqu'un, vous pouvez lui demander son numéro de carte de crédit. Vous l'inscrivez comme facture à payer», explique-t-il. Cela se fait en deux temps, trois mouvements, en accédant à votre compte sur le site web de votre institution financière.

Pour envoyer de l'argent, il suffit ensuite de «payer» cette facture. Le détenteur de la carte recevra l'argent dans son compte de carte de crédit.

«Cela n'a pas d'importance si l'autre ne doit rien sur sa carte, l'argent paraîtra comme solde au crédit. Il n'a qu'à le transférer à son compte chèques», précise Marc qui utilise cet habile système depuis deux ans sans problème.

Ainsi, les transferts ne lui coûtent pas un cent. Astucieux, n'est-ce pas?