Lynda est fâchée de ne pas avoir reçu les documents pour produire sa déclaration de revenus fédérale. Comme 1,4 million de Québécois, elle préfère faire ses impôts à la mitaine, parce que ça ne lui coûte absolument rien et que l'exercice lui permet de suivre toutes les étapes de sa déclaration.

«Je trouve ça «ordinaire» que le gouvernement, à qui on envoie une bonne part de nos revenus, ait décidé de ne plus envoyer de formulaire cette année», s'est plainte la dame dans un message-fleuve sur mon répondeur.

Pour se procurer le document, elle a dû se rendre à un comptoir postal. Zut! Il ne restait plus de formulaire en français. Dans un deuxième comptoir postal, même chose. Elle est rentrée à la maison bredouille et a téléchargé le formulaire sur l'internet, ne sachant pas qu'elle pouvait le commander par téléphone au 1 800 959-3376.

«Ça me fait suer d'avoir à payer pour imprimer le document moi-même», maugrée-t-elle. Ottawa a dépensé 70 millions pour le 200e anniversaire de la guerre de 1812 l'an dernier. Mais il n'est pas capable d'envoyer des formulaires d'impôt par la poste. Franchement!

Ottawa prétend qu'il veut réduire le gaspillage. «Traiter une déclaration papier coûte presque quatre fois plus cher qu'une déclaration électronique», dit le porte-parole Philippe Brideau. Et la production électronique permet d'accélérer le remboursement et d'éviter des erreurs.

D'accord, mais espérons que les contribuables «sans papier» ne passeront pas tout droit à cause de ce changement. Je vous rappelle que vous avez jusqu'au 30 avril pour produire votre déclaration. Et les retards coûtent cher en pénalités.

Notez aussi que de plus en plus d'organismes - écoles, services de garde, organismes de bienfaisance - n'envoient plus les relevés fiscaux par la poste. Les contribuables doivent les télécharger eux-mêmes sur l'internet.

Encore là, il s'agit peut-être d'une manière d'économiser du papier et des timbres. Mais à cause de cette nouvelle mode, je ne serais pas surprise que plusieurs contribuables oublient de réclamer des crédits et des déductions auxquels ils ont droit. Soyez vigilants.

Cela dit, il existe plusieurs méthodes pour faire ses impôts à prix modique. La plupart des fournisseurs de logiciels proposent une version gratuite.

Mais StudioTax est la seule entreprise au Québec qui offre son logiciel tout à fait gratuitement, pour tout le monde. Il suffit de le télécharger à partir de l'internet. Mais le logiciel fonctionne sur Windows, seulement.

ImpôtRapide et ImpôtExpert permettent aux étudiants, aux contribuables à faibles revenus et aux gens qui ont une déclaration ultra simple de faire leurs impôts gratuitement en utilisant le service en ligne. H&R Block, Impôt Professionnel et TaxTron proposent aussi un service gratuit pour les personnes à faibles revenus. Avis aux personnes de 60 ans et plus: le service d'ImpôtExpert est gratuit le vendredi.

Autrement, les contribuables doivent payer une quinzaine de dollars pour faire leurs déclarations en ligne ou bien débourser 20-25$ pour acheter un logiciel, sur l'internet ou en magasin. Mais comme les logiciels permettent de faire plusieurs déclarations, cela reviendra seulement à 5$ par personne pour une famille de quatre. Très raisonnable.

Pour les contribuables qui veulent être épaulés, une foule d'organismes communautaires et d'établissements scolaires organisent des ateliers d'impôts gratuits.

Par exemple, HEC Montréal tiendra le sien les 22, 23 et 24 mars prochain: quelque 300 étudiants pourront faire leurs premières armes en fiscalité en complétant au moins 1000 déclarations pour les étudiants et des personnes moins favorisées du quartier.

L'École des sciences de la gestion de l'UQAM tient un atelier d'impôts le même week-end (23 et 24 mars). Une soixantaine d'étudiants bénévoles devraient produire jusqu'à 700 déclarations.

Plusieurs cégeps ont aussi des ateliers qui permettent aux étudiants de se faire les dents... et aux contribuables de profiter de services gratuits.

De plus, Revenu Québec et l'Agence du revenu du Canada parrainent un vaste programme de bénévolat dont bénéficient environ 150 000 Québécois chaque année.

On trouve une multitude de points de service à travers le Québec, que vous soyez à Malartic, à Montréal ou à La Malbaie. Plusieurs ne s'adressent qu'aux contribuables dont les revenus n'excèdent pas 30 000$. Mais certains sont ouverts à tous.

Pour connaître le centre le plus près de chez vous, consultez le site web de l'Agence du revenu du Canada (www.cra-arc.gc.ca/tx/ndvdls/vlntr/clncs/qc-fra.html). Vous pouvez aussi communiquer avec Revenu Québec au 514 864-6299 pour connaître l'organisme le plus près de chez vous.

Malheureusement, il arrive que des contribuables frustrés de découvrir qu'ils devront payer de l'impôt déversent leur fiel sur les bénévoles. De grâce, soyez polis avec eux! Autrement, ils ne seront plus là pour vous aider l'an prochain.