Est-ce parce qu'on ne les encourage pas assez? Est-ce parce qu'ils n'ont pas un sou? Toujours est-il que les adolescents québécois sont les moins philanthropes au pays, d'après un sondage mené en septembre pour le compte des Placements Mackenzie.

Les jeunes canadiens sont moins nombreux (54%) à donner des sous à un organisme de bienfaisance que la moyenne canadienne (60%).

Et ils donnent de moins grosses sommes: les ados du Québec font des dons de 218$ par année. Pas mal pour des jeunes de 13 à 19 ans. Mais cette somme reste inférieure à la moyenne. Les jeunes Canadiens remettent 293$ par an à des organismes de bienfaisance.

Les Québécois sont aussi moins nombreux à participer à des collectes organisées par un organisme de bienfaisance (43% par rapport à 51% pour la moyenne canadienne).

Cet écart se retrouve aussi chez les adultes qui donnent significativement moins au Québec. «C'est la même tendance qui se reproduit dans la génération suivante», commente Brad Offman, vice-président philanthropie stratégique chez Placements Mackenzie.

Par contre, le sondage indique que les jeunes Québécois sont quand même généreux de leur temps. À peine 10% d'entre eux ne font aucun bénévolat, tandis qu'en Alberta, en Colombie-Britannique et dans les Maritimes, plus de 20% des jeunes ne donnent pas une minute de leur temps.

Même s'ils n'ont pas le même degré d'engagement, les jeunes ont les mêmes cordes sensibles, partout au Canada. Les causes qui les touchent le plus sont très semblables: la santé 30%, la pauvreté 22%, l'environnement 20%, les problèmes dans le monde 10%. Une différence toutefois: les Québécois sont plus préoccupés (7%) par les causes culturelles que les autres Canadiens (0% dans les Prairies).

Donner pour gagner

Alors, comment éveiller la générosité des jeunes?

Voici un bon point de départ pour les parents: «Quand on commence à leur verser une allocation hebdomadaire, on leur demande de diviser la somme en trois: une partie pour leurs dépenses, une partie pour l'épargne et une partie pour les dons», expose M. Offman.

Il suggère aussi d'amener les enfants à des événements organisés par des oeuvres de charité, pour qu'ils puissent se familiariser avec différentes causes.

L'année dernière, M. Offman a d'ailleurs publié un livre intitulé Le gant bienfaisant pour aider les parents à inculquer des valeurs de charité à leurs enfants. Quelque 6000 exemplaires de la version française ont déjà été distribués. L'ouvrage est toujours disponible gratuitement auprès de Mackenzie.

Cette année, la famille de fonds communs a lancé le concours pancanadien de l'Ado le plus philanthrope (www.mackenziefinancial.com/ado).

Pour participer, les jeunes de 13 à 19 ans doivent raconter comment ils ont réussi à amasser une somme importante pour un organisme de bienfaisance. Le jury tiendra compte de leur engagement, de leur originalité et de l'impact de leur initiative pour déterminer les gagnants.

L'ado le plus philanthrope recevra 5000$ à verser à l'organisme de son choix... en plus de 1000$ dont il pourra disposer à sa guise. Mackenzie suggère de l'investir dans un régime enregistré d'épargne études, pour bénéficier de la subvention des gouvernements, et financer ses études.

Les cinq finalistes recevront une somme de 500$ chacun, pour l'organisme qu'ils appuient.

Et pour ceux qui ne sont pas encore convaincus que des enfants peuvent faire bouger les choses, il n'y a qu'à penser à Free The Children (www.enfantsentraide.com).

L'organisme a été fondé en 1995 par Craig Kielburger et un groupe d'amis de 12 ans, horrifiés à la suite de la lecture d'un article sur le travail des enfants dans les pays du tiers-monde.

À ce jour, leur initiative a permis d'aider un million de jeunes dans 45 pays.

L'organisme a entre autres construit 500 écoles qui accueillent 50 000 enfants chaque jour.