C'est au tour des Québécois de changer leurs habitudes à l'épicerie, récession oblige. Seulement une personne sur cinq affirme que le ralentissement n'a aucune répercussion dans son garde-manger. Les autres trouvent le moyen d'épargner ici et là. Et ce n'est pas toujours une mauvaise chose.

«La faim justifie les moyens», commente Frédéric Blaise, président de la firme de communication Enzyme, spécialisée en alimentation, avec les résultats d'un nouveau sondage Ipsos Reid en main. Les temps difficiles, on le savait déjà, ramènent les gens dans la cuisine. Mais cette fois, les gens sont prêts à cuisiner. Ils regardent Josée di Stasio tous les vendredis soirs depuis des années. Ils ont les livres de recettes de Pinard et de Ricardo dans la bibliothèque. Il est grand temps de mettre toutes ces connaissances à l'épreuve. «Nous faisons de la cuisine par procuration depuis des années; maintenant, nous allons cuisiner», estime Frédéric Blaise.

 

Les gens manqueront toujours de temps et le prêt-à-manger restera très populaire, dit-il. Mais le dimanche après-midi, on verra les gens popoter les repas de la semaine dans les chaumières.

Pour en avoir pour leur argent, les Québécois comptent manger leurs restes, nous apprend le sondage, mais surtout, ils feront des achats plus judicieux à l'épicerie. Et cela est vrai pour tout le monde. Pas uniquement pour ceux qui ont un budget plus serré, note Frédéric Blaise, qui prédit un retour des plats mijotés faits avec des viandes plus difficiles à travailler. Le retour du rôti de palette, quoi? «Oui. Et les bouchers devront s'adapter, dit-il. Proposer des coupes moins nobles, mais donner des conseils pour les cuisiner plus longtemps, avec un peu d'eau.»

D'ailleurs, lorsque les sondeurs ont demandé quels étaient les plats les plus économiques, surprise: les pâtes et les sandwichs des années d'études n'ont pas été les plus populaires. Loin devant, les soupes et les ragoûts sont considérés comme plus économiques. Selon le président d'Enzyme, il ne faut pas s'étonner de voir les aliments préparés par nos parents être si populaires. «Nous sommes très nerveux présentement, dit-il. À part la baisse des taux d'intérêts hypothécaires, il n'y a pas beaucoup de nouvelles encourageantes. Alors l'alimentation va devenir un refuge et les aliments-réconfort vont gagner en popularité. Dans le Canada anglais, ça va être les mijotés et, ici, le pâté chinois et la lasagne.»

POMMES DE TERRE

À cuire entières

Si vous aimez bien faire de la salade de pommes de terre maison, voici un petit conseil santé: il vaut mieux bouillir les pommes de terre entière et les couper une fois qu'elles sont cuites, nous apprend une étude de l'Université du Wisconsin.

Entières, les pommes de terre conservent leur potassium et leurs minéraux, alors que si on les coupe en petits morceaux, la teneur en minéraux est considérablement réduite. Jusqu'à 75% de perte. Ce qui n'est pas un mauvais point si vous aimez bien les pommes de terre et que vous devez réduire votre consommation de potassium, conclut la recherche. Pour les autres, Shelley Jansky, professeure au département d'horticulture de l'université américaine, conseille de prendre le temps de bouillir le tubercule entier ou alors d'opter pour la cuisson au four, à la poêle ou au micro-ondes.

LÉGUMES

Les végétariens ont moins de cancers

Une importante étude britannique conclut que les végétariens ont en général moins de cancers que la population en général, à l'exception d'un type de cancer.

Les dossiers de 527 000 Britanniques ont été révisés pour arriver à cette conclusion. Ils ont été divisés en quatre catégories, selon leur régime alimentaire: ceux qui mangent de la viande, ceux qui mangent du poisson, les végétariens et les végétaliens, qui évitent donc toute substance d'origine animale. Statistiquement, il y a beaucoup moins de cancers parmi ceux qui ne mangent pas de viande. On peut aussi supposer que les gens faisant partie de ces trois groupes mangent aussi plus de fruits et de légumes, une recommandation courante afin de mieux se protéger de la maladie en général et du cancer en particulier. «C'est une des huit grandes recommandations faites à partir du rapport du Fonds mondial de recherche contre le cancer de 2007», note André Beaulieu, de la Société canadienne du cancer. Toutefois, il y a une surprise dans les résultats de cette nouvelle recherche britannique. Les gens qui mangent de la viande ont, statistiquement, moins de cancers colorectaux. Or, la consommation de viande rouge est plutôt associée à ce type de cancer. À la BBC, le chercheur principal de l'étude a avoué qu'il était très surpris de cette particularité et qu'il faudrait certainement poursuivre les études pour lui donner du sens.