Tout le monde sait maintenant que les boissons énergisantes, riches en sucre, en caféine et en produits naturels à saveur médicinale, doivent être consommées avec modération, sans alcool et par des adultes avertis. Tout le monde, sauf peut-être certains fabricants de cette énergie en bouteille qui offrent maintenant des formats géants, d'un litre. En précisant tout de même, sur l'emballage, qu'on ne devrait pas en boire plus d'une ou deux tasses par jour.

Or voilà, on imagine plutôt mal un jeune en train de calculer sa dose dans la tasse à mesurer familiale avant de transvider la potion dans un verre.

Même si c'était le cas, les quantités seraient certainement vite dépassées, précise Gale West, professeur au département d'économie agroalimentaire et sciences de la consommation de l'Université Laval. C'est effrayant, dit même cette spécialiste. «Plus on en boit, plus on est à risque. Si jamais le coeur ne peut supporter la taurine et la caféine, explique-t-elle. Les sportifs et les pressés-stressés qui en boivent pour augmenter leurs performances ne savent pas toujours qu'ils sont potentiellement à risque pour les problèmes cardiaques.»

La taurine est l'élément-clé de plusieurs boissons, dont le fameux Red Bull. C'est l'ingrédient qui était au coeur du litige entre les fabricants de l'élixir autrichien et le ministère de la Santé français, qui ne considérait pas que cet acide aminé est suffisamment sûr pour une consommation courante. Le gouvernement a fini par accepter le Red Bull sur le territoire français, contre l'avis de la ministre de la Santé, l'année dernière.

Ici, les boissons énergisantes profitent d'un assouplissement de la législation canadienne. Santé Canada les considère généralement comme un produit naturel et non comme un aliment. On doit donc obtenir une autorisation pour en vendre, mais comme les analystes de Santé Canada sont dépassés par la quantité phénoménale de dossiers à évaluer, ils permettent que des produits qui ne présentent pas de risques évidents pour la santé soient tout de même en vente libre. En attendant une date inconnue où leur dossier sera évalué.

Puisque les boissons énergisantes ne sont pas considérées comme des aliments, à l'exception de Guru, leurs fabricants n'ont pas à fournir de tableau de valeurs nutritives. Ces boissons contiennent de la caféine, mais combien? Allez savoir! Après vérifications sur son site internet, on apprend que le Red Rain, désormais vendu en format d'un litre, en contient 80 mg par tasse. Une grosse bouteille contient donc l'équivalent de quatre expressos ou neuf canettes de cola. «Pour les ados, Santé Canada recommande un maximum de 85 mg de caféine par jour», précise Gale West.

Vin

Luttons contre le cancer: cessons de boire!

Les producteurs de vin français ne décolèrent pas depuis que des autorités médicales de leur pays ont publié une brochure sur les saines habitudes de vie, dans laquelle on conseille de diminuer sa consommation de vin. Voire de la cesser, au nom de la prévention de plusieurs formes de cancers. Cette recommandation, qui va contre l'idée établie que le verre de vin rouge est excellent pour le coeur, a été faite la semaine dernière par l'Institut national du cancer de France. Des chercheurs du groupe ont fait une révision de la littérature scientifique sur la prévention du cancer. Conclusion: le risque augmente à partir d'une consommation d'un verre par jour. «Toute consommation d'alcool est déconseillée», peut-on lire sur le site de l'institut français.

Dans les régions viticoles, la recommandation a été très, très mal reçue. Les chercheurs en question ont été traités de tous les noms dans les médias locaux. D'autant plus que l'offensive santé est faite au moment où le gouvernement Sarkozy s'apprête à lancer des mesures pour contrer la consommation abusive d'alcool chez les jeunes et que certaines déplaisent aussi aux producteurs de vin.

Cette affaire a tant fait jaser que la ministre de la Santé a dû faire le point dimanche dernier et concéder qu'interdire le vin en France était une opération périlleuse...

Manque de pot, les résultats d'une importante étude britannique publiée cette semaine arrivent à la même conclusion: la consommation d'alcool, peu importe lequel, augmente significativement les risques de cancer, surtout chez la femme. Les chercheurs de l'Université d'Oxford ont utilisé les données de plus d'un million de femmes, dont la moyenne d'âge était de 55 ans. Leur étude vient d'être publiée dans le Journal of the National Cancer Institute.

Épice

La cannelle, amie de la glycémie

La prochaine fois que l'on vous demandera si vous prenez de la cannelle ou du cacao sur votre cappuccino, optez pour la cannelle. Et demandez-en une bonne dose. Des chercheurs suédois ont calculé l'effet de l'épice sur la glycémie, chez des personnes qui ne souffrent pas de diabète. Pour faire leurs tests, ils ont utilisé des poudings au riz qu'ils ont saupoudrés légèrement, très généreusement ou alors pas du tout, de cannelle. La consommation de trois grammes de l'épice donnait des résultats significatifs. Pas de hausse de glycémie spectaculaire. Les chercheurs de l'Université de Malmo s'étaient déjà intéressés à la cannelle, à plus grandes doses, pour aussi conclure qu'elle réduit le passage du glucose vers le sang, stabilisant du coup la glycémie. Leur dernière étude se trouve dans l'American Journal of Clinical Nutrition.