Vous êtes dans le rayon des fruits et légumes au supermarché. Vous cherchez de l'ail québécois. Il n'y en n'a pas. Tant pis, vous mettez de l'ail argentin dans le panier.

 

«Demandez-le au gérant des fruits et légumes!» clame Christiane Massé, présidente du Petit Mas, qui cultive de l'ail ici, bio ou pas. Des petites et moyennes entreprises agroalimentaires québécoises ont décidé de faire le saut et d'offrir leurs produits dans les supermarchés. Une démarche qui, déjà, est assez complexe. Mais, entre leur entrée dans les entrepôts d'une bannière et leur présence dans les rayons de l'épicerie, il y a un autre pas à franchir. Généralement, les commandes des différents rayons de l'épicerie sont faites par le responsable du rayon. Et s'il n'a jamais entendu parler d'un produit, il est peu probable qu'il le choisisse dans la longue liste des aliments qu'il peut acheter. D'où l'importance de surmonter votre timidité pour demander à parler à la personne responsable afin de lui faire une requête. Vous pouvez dire au boucher que vous aimeriez bien un poulet bio de Charlevoix ou au poissonnier que vous préféreriez de la truite fumée d'ici. Idem pour les topinambours, les tomates, les champignons ou l'ail. «On a besoin du soutien des gens, dit Mme Massé. C'est la loi de l'offre et de la demande. Plus on va avoir de demande, plus on va pouvoir offrir nos produits.»

CHOCOLAT

L'Halloween à l'envers

Si vous comptez ouvrir la porte aux petits monstres et autres princesses qui passeront l'Halloween cette semaine, vous aurez peut-être l'agréable surprise de recevoir vous-même du chocolat. Et du chocolat équitable en plus. L'organisme de certification TransFair Canada, en collaboration avec d'autres groupes faisant la promotion de l'achat responsable, a lancé le mouvement «l'Halloween autrement». Ils ont offert en ligne une petite trousse qui contient de petits chocolats équitables, que les enfants pourront remettre de porte en porte pour diffuser la bonne nouvelle: on peut aussi acheter responsable le soir de l'Halloween. Tous les chocolats se sont envolés. Le mouvement a été plus populaire dans l'Ouest canadien, selon des représentants de TransFair, et même, il est encore très, très modeste. Mais l'idée porte à réflexion.

CREVETTES

Pour une pêche durable

Les crevettes québécoises portent désormais de logo MSC, pour Marine Stewardship Council, qui assure qu'il n'y a pas eu surpêche et que les règles environnementales sont respectées. Le logo est reconnu internationalement, ce qui permettra à la crevette nordique du golfe du Saint-Laurent de se frayer un chemin jusque dans les supermarchés qui exigent maintenant cette reconnaissance au comptoir de la poissonnerie, surtout des épiceries étrangères qui veulent acheter des fruits de mer «éthiques» pour leurs clients consciencieux.

FROMAGE

Les grands contestent (encore) les nouvelles normes

Saputo, Parmalat et Kraft ne digèrent toujours pas que le gouvernement fédéral mette son nez dans leurs recettes. À compter du mois de décembre, ils devront intégrer une quantité minimale de lait frais dans leurs fromages, selon la catégorie: plus de lait dans un fromage fin, moins dans un fromage à pizza. Cela doit limiter d'autant l'utilisation de substances laitières modifiées, souvent importées à bas prix. Les trois grands demandent à la Cour fédérale de trancher dans ce dossier. Ils affirment, entre autres arguments, que ce règlement risque finalement de se retourner contre les producteurs de lait, car il fera augmenter le prix des fromages et que les consommateurs en mangeront moins. Saputo avait déjà contesté le nouveau règlement en vertu de l'Accord sur le commerce intérieur, mais la plainte n'a pas été retenue.

POMMES

Les Jeux olympiques font monter le prix du concentré

Les premiers flocons de la semaine arrivent avec la fin de saison pour les pomiculteurs. Les producteurs ramassent les dernières pommes qui sont par terre, dans les vergers. Elles seront destinées à la transformation alimentaire. La récolte a été moins bonne que la précédente, au plan de la quantité. Environ 20% de pommes en moins, selon la Fédération des producteurs de pommes du Québec, qui rappelle toutefois qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de fruits l'année dernière. Mais il ne devrait pas y avoir une diminution de revenus pour les producteurs, explique Daniel Ruel, président de la Fédération. D'abord, la grêle a été moins destructrice dans les vergers. Ce qui fait que moins de pommes endommagées ont pris le chemin de la transformation plutôt que celui des étals des marchés, où elles sont vendues plus cher. Autre facteur en faveur des pomiculteurs, les prix du concentré de pomme sont en hausse cette année, car il y en a moins sur le marché mondial. «Les Chinois ont utilisé une bonne partie de leur concentré pour les Jeux olympiques», explique M. Ruel. Et la Chine est le premier producteur de pommes du monde.