Il est curieux de voir nos nombreux analystes de hockey mettre en doute les décisions de Marc Bergevin au cours des derniers jours. Même Guy Carbonneau, à qui je me fie souvent, ainsi que mes copains connaisseurs de hockey ont des réticences.

Après toutes ces années à se plaindre de «l'immobilisme» du CH, de sa lenteur à prendre des décisions et à avancer, voici que nous avons un chef qui marche à grands pas et nous avons du mal à le suivre.

N'oublions pas ce que Marc Bergevin a accompli en très peu de temps. N'oublions la victoire contre les Bruins et la demi-finale de l'Est. Qui aurait prévu une progression aussi spectaculaire de cette équipe qui était moribonde il n'y a pas si longtemps?

On reproche à Bergevin d'avoir décapité le leadership du groupe en laissant partir Gionta et en échangeant Gorges. Vous auriez voulu Gionta pour trois autres années?

J'opte plutôt pour de jeunes jambes.

Je comprends par contre la déception de Gorges, qui se dévouait complètement à la cause. C'est lui qui affrontait quotidiennement les médias quand les choses allaient mal, défendant ses coéquipiers quand ils les attaquaient, répondant même aux critiques du maire Coderre.

Gorges avait le CH tatoué sur le coeur. Il s'est dit en état de choc, le pauvre.

Mais à presque 4 millions par année? Alors que Markov demeure un peu au-dessus du 5 millions? Non, merci.

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«Je ne suis pas ici pour être populaire», a dit Marc Bergevin, et c'est ce qu'on veut entendre d'un leader.

Prenez le cas de Francis Bouillon, le chouchou des médias et même de l'entraîneur. Il fallait prendre une décision difficile. Vous savez ce que c'est...

Bergevin continue d'ajouter du poids et des défenseurs droitiers. Bonne idée.

Et puis, il y a des jeunes qui poussent dans la porte...

On avance. Pas de surplace avec lui.

Faites confiance au DG. Il va très bien jusqu'ici. Et puis, il voit loin.

Ça fait du bien.

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Il y a aussi la question du capitaine et de ses adjoints. On nous dit que Gionta et Gorges étaient excellents dans ces rôles. Tant mieux.

Il ne faut tout de même pas faire tout un plat avec les capitaines... Souvent, les vrais leaders ne portent pas de lettre. Rappelez-vous Guy Lafleur.

Et s'il en faut un, pourquoi pas Andreï Markov, qui vient de prouver son attachement à l'équipe, à la ville et à ses amateurs de hockey? Autant de loyauté est rare de nos jours.

Et puisque les jeunes capitaines ont la cote ces jours-ci, pourquoi pas Brendan Gallagher, une bonne tête et un coeur à la bonne place?

J'aimerais voir Pacioretty et Desharnais prendre plus de place dans le quotidien de l'équipe. Il y a des leaders dans toutes les générations, ne vous inquiétez pas.

Tomas Plekanec aussi est un leader, même si vous ne l'aimez pas.

Ce qui nous amène à P.K....

À mon avis, un A sur le chandail pourrait le convaincre qu'il a maintenant des responsabilités dans cette équipe. Il ne suffit pas d'être le joueur le plus talentueux pour être un gagnant et un chef.

Je n'irais pas jusqu'au C tout de suite pour Subban, il n'arrêterait jamais de parler; il arracherait le micro des mains des reporters...

Remarquez que ce serait divertissant.

Il reste la question de son contrat géant, celui dont ils rêvent tous...

Encore là, je fais confiance à Marc Bergevin. Il a prouvé dans le passé qu'il savait parler à son employé le plus flamboyant.

Allez, les amis, l'avenir est peut-être bleu-blanc-rouge.