Au hockey, comme dans la vie, chacun doit trouver des solutions aux problèmes qui se présentent inévitablement. Le Dinamo de Riga, par exemple, se demandait s'il devait se rendre à Donetsk, en Ukraine de l'Est, pour y affronter le Donbass dans un match de la KHL.

Vaut-il la peine de pousser des rondelles si on risque de se retrouver au milieu d'une fusillade ou devant une parade de tanks?

Sur notre continent toujours pacifique - Dieu merci - nous avons nos problèmes avec la mystérieuse blessure de Carey Price, au haut ou au bas du corps, je ne sais plus. Ça a donné un voyage pénible dans l'Ouest, où se trouvent les bons clubs.

Dans nos médias, le dernier match à San Jose a été comparé à la rencontre de David contre Goliath. Il s'agit là du cliché le plus éculé du monde du sport. David par-ci, Goliath par-là, même les deux personnages bibliques en ont sûrement assez d'être nommés. Lâchez-nous, SVP...

Allez, lâchez-les un peu.

Dans le monde politique, il y a des Hitler partout. En sport, c'est le gros et le petit.

Notre brave équipe se maintient tout de même dans la course aux séries éliminatoires, et cela nous dit que Michel Therrien fait quelque chose de bien. À mon avis, la semaine dernière a été un peu gâchée par des problèmes de fartage. C'est tout.

Thomas Vanek n'est pas encore à l'aise, mais donnons-lui un peu de temps. Sa présence assure deux trios capables de marquer des buts, ce qui est mieux qu'un.

Et puis quelque chose me dit - mon légendaire instinct, en fait - que cette petite équipe pourrait causer des surprises ce printemps. Pas gagner la Coupe, mais emmerder quelques clubs. Le Canadien a le don de surprendre les bonnes équipes, comme les très puissants Ducks d'Anaheim mercredi dernier.

Et avec Carey Price en forme... Tout passe par lui.

Ça serait bien pour mettre un peu de piquant dans la belle saison.

Les brus

La bataille du mont Royal - on dirait, encore là, une histoire de guerre - a pris fin samedi à l'Université McGill, alors que les Martlets et les Carabins de Montréal s'affrontaient pour les grands honneurs du hockey universitaire féminin.

Les gagnantes mettaient la main sur le championnat du Québec, en plus d'être classées équipe numéro un au Canada. Nos filles sont quand même fortes. Les deux meilleures équipes du pays habitent sur le mont Royal.

C'était le dernier match d'une série deux de trois. Les Martlets avaient dominé la saison avec une fiche de 3-2 contre les Carabins, mais les Bleues se sont rebiffées en séries.

Quelques centaines de personnes dans les gradins, beaucoup d'étudiants des deux institutions, les parents et amies des hockeyeuses, et on aurait cru qu'ils étaient des milliers.

Ce qui est bien en sport universitaire, c'est que les spectateurs bavardent sans se connaître. J'y ai rencontré une collègue de La Presse qui venait encourager sa bru.

Et puis un vieux copain de jeunesse qui était là pour encourager... sa bru, son fils entraîneur étant ailleurs pour un match de hockey collégial.

Mon copain faisait beaucoup de bruit avec deux tubes gonflés à l'air qu'on lui avait remis à l'entrée. Il faisait exprès pour me casser les oreilles.

On a bavardé et il m'a appris que les deux tourtereaux habitaient chez lui. On s'est rappelé que, dans notre temps, nous étions tellement pressés de quitter le domicile familial pour aller vivre sa vie ou quelque chose du genre. On n'a pas dit que c'était mieux avant, mais presque.

Le match était très intense et même un peu rude. Une solide rivalité s'est formée sur la montagne.

J'ai remarqué, entre autres, une certaine Ariane Barker, francophone de Montréal, chez les Bleues. Un coup de patin exceptionnel, des mains magiques. Elle est encore jeune, il lui reste deux années à l'université, mais je la verrais bien aux Jeux olympiques un jour. Elle et une petite bombe de McGill qu'il fallait se mettre à plusieurs pour ralentir.

Du bon spectacle, encore une fois, chez les filles, et une victoire de 6-3 des Carabins, championnes du Canada l'an dernier.

Les Martlets et les Carabins seront à Fredericton la semaine prochaine pour représenter le Québec aux championnats nationaux. Six équipes, deux de l'Ontario, une des Maritimes et une de l'Ouest.

J'ai bavardé avec la petite Barker après le match. Elle étudie en communication et se verrait bien analyste à la télé un jour.

C'est stressant, les matchs ultimes, Ariane?

«Oui, mais on est là pour ça. Ce sont les moments les plus le fun.

«J'ai très bien dormi hier soir. Je ne suis pas une personne stressée. Comme j'ai bien dormi avant la finale canadienne l'an dernier.»

Il y a deux sortes d'athlètes de compétition. Ceux qui ne supportent pas la pression et ceux qui s'ennuient un peu quand il n'y en a pas.