J'ai reçu un courriel de Marie-Pier Perreault avant-hier. Je ne la connaissais pas, mais elle a chanté l'hymne national avant le match du Canadien hier.

Vous savez ce que je pense des hymnes nationaux avant TOUS les matchs du Canadien... Ils devraient être réservés pour des soirées spéciales, comme le début d'une série éliminatoire ou les matchs internationaux.

De toute façon, à Montréal, les amateurs de hockey restent dans les corridors du Centre Bell pour finir leur bière et se présentent dans la salle après les hymnes nationaux...

À l'époque où je fréquentais assidûment le Canadien, au Forum et puis au Centre Bell, il y avait Roger Doucet, qui était très gentil en coulisses, mais on se serait bien passé de lui. Nous avions calculé qu'un journaliste qui assistait à tous les matchs de la saison passait un peu plus de sept heures à entendre des hymnes nationaux. Nous étions jeunes, mais nous savions déjà que nos vies s'écoulaient de manière absurde dans ces moments-là.

Les temps ont changé et Marie-Pier, une jolie fille à la voix grave qui nous offre des chansons d'amour à nous fendre le coeur, profite d'une nouvelle vague, probablement inspirée par les États-Unis et evenko, qui en mène large au Centre Bell: pourquoi ne pas promouvoir la carrière de nos protégés?

Marie-Pier m'a écrit que chanter l'hymne national avant un match du Canadien était son rêve «et sans doute celui de son père qui est entraîneur de hockey depuis 35 ans».

Vous direz ce que vous voudrez, mais cette histoire est joliment québécoise. On ne pourrait pas l'entendre de la bouche de la chanteuse d'avant-match des Sharks à San Jose.

Comme je ne connaissais pas Marie-Pier, je suis allé sur YouTube et j'ai choisi sa version de Mammy Blue. Ça m'a rappelé Roger Whittaker, un contemporain de Roger Doucet. Et une chanson tellement triste qui m'a toujours fait pleurer.

J'ai enchaîné avec Marie-Pier quand elle a dit: «Chantez avec moi» et qu'elle nous a tendu le micro.

O Mammy, O Mammy Mammy Blue...

J'espère que tout s'est bien passé pour elle hier.

J'ai oublié de souhaiter bonne chance à Marie-Pier et de lui rappeler qu'il fallait faire attention en mettant le pied sur le tapis. Parfois il glisse...

Vitali et Jean

Dans le Rosemont où j'ai grandi, il y avait une grande communauté ukrainienne, à ne pas confondre avec les Polonais. Ces deux bandes ne s'aimaient pas.

Des costauds, en général. Alors je suis de près ce qui se passe dans leur rugueux pays d'origine.

Et l'amateur de boxe en moi est fier de voir Vitali Klitschko, l'ancien champion mondial des lourds, prendre la tête de la rébellion ukrainienne. Vitali est éloquent et droit comme un chêne de 6'5.

J'aurais voulu être à ses côtés avant-hier quand il a affronté le président du pays.

Vitali, qui avait son quartier général de boxe en Allemagne, est pro-Europe; le président ukrainien est pro-Russie.

J'aime bien quand des sportifs défendent une cause à laquelle ils croient et ils sont, en général, mieux préparés que le commun des mortels pour les affrontements. Celui-là est violent et la conclusion est loin et difficile à prédire.

Les nouvelles du sport ont suivi et j'ai vu la grande maison de Jean Pascal quelque part sur la couronne nord... Notre pauvre Jean a le don de se retrouver au milieu d'histoires louches.

Espérons qu'il n'ait rien fait de mal, mais j'aimerais mieux le voir consacrer plus de temps aux jeunes de quartiers défavorisés ou à Haïti, par exemple.

Il en a encore le temps.

Un homme calme

L'Impact a un nouveau coach en la personne de Frank Klopas et le commentaire qui est apparu le plus souvent, de la part des joueurs et des médias, après le premier jour d'entraînement est le suivant: il est très calme.

Il me semble qu'en tant que joueur, voici un mot que j'aimerais entendre à propos de mon nouveau patron. Comme première impression, en voilà une bonne.

Notons en passant que Joey Saputo, le bouillant patron du club, a enfreint un de ses principes en embauchant un entraîneur qui ne parle pas français. À une époque, c'était un critère obligatoire.

C'est la pression, probablement.

Un entraîneur calme pour remplacer le Volcan suisse, Schällibaum... mais ça n'est pas un gage de succès, hélas.

On peut se casser la gueule tout en demeurant calme.

Bonne chance, encore là, au monsieur calme.