En principe, cette chronique devait être une revue de l'année sportive. J'ai bien essayé, mais il y a eu comme un blocage. C'est que des revues de l'année sportive, j'en ai produit plusieurs au cours de mes années à La Presse.

En fait, comme j'ai été le plus jeune et le dernier arrivé aux sports pendant longtemps - une histoire de crise économique au cours de laquelle toutes les entreprises ont cessé d'embaucher en même temps - , c'était moi qui faisais la revue. Janvier, février, mars...

Si vous croyez que le métier de journaliste est un cinq à sept, vous n'avez pas passé des soirées et des nuits, seul dans la grande salle de rédaction, à parler de choses qui sont passées et devraient être oubliées. Après tout, le sport n'est pas de la neurochirurgie, ni une famine qui tue des milliers de personnes. C'était les Expos qui avaient (encore) raté les séries. Ou le Canadien qui avait (encore) remporté la Coupe Stanley.

Parmi les autres activités qu'on réservait au dernier arrivé, il y avait l'entraînement Yum Yum - on disait la pratique Yum Yum - au Forum. Environ 18 000 enfants, ça fait beaucoup plus de bruit que 18 000 adultes, même lorsqu'il n'y a rien sur la glace. J'étais étourdi chaque fois.

Et puis il y avait la visite annuelle à l'hôpital Sainte-Justine, dont j'étais un abonné. Côtoyer des enfants qui vont bientôt mourir, c'est dur sur le moral. J'ai vu des durs à cuire, Chris Nilan par exemple, sortir de là le coeur dans la gorge et les yeux rougis.

Nilan retournait à Sainte-Justine dans ses temps libres et il traînait quelques coéquipiers avec lui. En fait, il les traînait de force.

Je les aimais, les joueurs du Canadien, ces journées-là, je les voyais comme on ne les voyait jamais. Patrice Brisebois était particulièrement touchant, il faisait rire tout le monde.

La tradition se poursuit, mais sans moi.

Parmi les autres tortures annuelles, il y avait les conflits de travail. On nous laissait poireauter dans les halls d'hôtel. Parfois, on venait nous dire qu'il n'y aurait pas de déclaration aujourd'hui. Revenez demain.

Il fallait tout de même écrire quelque chose.

Heureusement, on pouvait se fier à mon collègue Philippe, qui pouvait tout prédire dans ce labyrinthe de secrets. Pas besoin de communiqué pour lui.

Enfin, message à mon patron Sébastien: pour les revues de l'année, j'ai déjà beaucoup donné. Désolé.

La méthode expéditive

Mon collègue Pascal Milano m'avait expliqué que Marco Schällibaum, le volcan suisse, étant européen, il avait l'habitude des méthodes expéditives de Joey Saputo.

Un nouveau coach chaque année, parfois deux, c'est tout de même beaucoup de mouvement, vous en conviendrez. On dirait que c'est pour le plaisir de changer. Le nouveau va survivre combien de temps?

Tout ça me rappelle une scène incroyable: Angela Merkel, la chancelière allemande, qui attend sur le tarmac pendait que nous voyons Silvio Berlusconi parler au téléphone dans la porte de l'appareil. Il la laisse attendre et elle fait une gueule à déclencher une guerre.

Nous avons su par la suite qu'il donnait ses directives à l'entraîneur de l'AC Milan, son équipe de foot. Il paraît qu'il lui disait même quels joueurs utiliser.

Vous croyez que Saputo...

Le monde du hockey

David Desharnais a évité au Canadien de partir en vacances la queue entre les jambes. Laisser filer une avance de trois buts, ça n'aurait pas plu à Michel Therrien, ce Michel Therrien qui est au deuxième rang des personnes les plus médiatisées au Québec, selon un récent sondage, et qui nous appris la semaine dernière que la réalité et la perception étaient deux choses complètement différentes. Je ne savais pas qu'il était philosophe en plus.

Reste le psychodrame Daniel Brière... Je me demande bien ce que ferait Denis Coderre, notre gérant d'estrade de maire.

Toujours dans le monde du hockey sur glace, plus précisément dans celui où l'on appelle Michel Therrien «Michel», TVA Sports nous a fourni un indice de son plan de match.

Il fallait s'attendre à ce que ses dirigeants aillent marauder chez RDS, où se trouvent quelques excellents analystes. Lequel ont-ils choisi en premier? Michel Bergeron.

Ce sera donc des noms réconfortants, comme Ginette Reno, comme Janette Bertrand. Pour le contenu et la nouveauté, on verra la suite.

En attendant, nous écouterons et lirons nos collègues faire chacun leur jeu de mots sur le hockey et la fête de Noël - le retour de Lecavalier est un cadeau de Noël pour les Flyers... avant de profiter de la bonne tourtière - , ce qui ne m'empêchera pas de vous en souhaiter un beau, ainsi qu'à vos proches.

Écrivez-moi, de temps en temps...