Il faisait bon voir les Red Sox de Boston terminer le dernier match de la Série mondiale 2013 avec un lanceur japonais, Koji Uehara, au monticule. Et puis voir le trophée du joueur par excellence remis à David Ortiz, un Dominicain.

Dans les gradins en liesse, une pancarte suggérait Papi for president, Big Papi étant le surnom d'Ortiz. Le gros homme a remercié et encensé les partisans des Sox plusieurs fois et avec beaucoup de conviction.

Il faisait bon voir ces scènes parce que les Red Sox de Boston ont toujours eu la réputation de boycotter les joueurs étrangers. Une réputation justifiée.

Les Red Sox ont été le dernier club à embaucher un joueur noir après la percée de Jackie Robinson chez les Dodgers. Par la suite, ils ont embauché des athlètes noirs au compte-gouttes.

Dans mes vertes années, alors que le baseball occupait une place importante de ma vie sportive, comme dans celle de nombreux de mes contemporains, Jim Rice, un formidable frappeur, était un rouage important du club, un homme noir qui a joué toute sa carrière de 16 ans à Boston.

Mais les médias et le public de Boston n'en avaient que pour les vedettes blanches, les Carl Yastrzemski, Jim Lonborg, Carlton Fisk. L'enfant impressionnable que j'étais était attristé par cette injustice. J'applaudissais très fort Jim Rice chaque fois qu'il cognait un circuit.

La ville de Boston a réussi longtemps à cacher ses tensions raciales. Elle laissait d'autres villes, des villes du Sud surtout, faire parler d'elles dans ce sale domaine.

Mais mercredi dernier, je crois que toute la ville a fêté David Ortiz, Koji Uehara et les autres. Ça me semblait sincère, mais les grandes victoires ont le don de faire oublier bien des choses désagréables, pour un certain temps.

Les femmes et les enfants

Les Jeux olympiques de Sotchi vont perturber la vie normale de la LNH, mais encore plus la petite ligue de hockey féminin, qui compte des villes comme Montréal, Boston et Toronto, et qui se bat chaque année pour sa survie.

Pas moins de six des meilleures joueuses des Stars sont présentement à Calgary avec l'équipe canadienne, dont Caroline Ouellette, Charline Labonté et Meghan Agosta. Même chose pour les grandes rivales de Boston dont les leaders se sont jointes à l'équipe olympique américaine.

Certaines filles ont promis de revenir après les JO, mais d'autres ont choisi, et on les comprend, de se reposer après le sprint olympique qui a demandé beaucoup d'entraînement et de sacrifices.

Mais la vie continue et les Stars en profiteront pour tester des jeunes. De nouvelles figures auront l'occasion de se faire connaître, ce qui n'est pas mauvais pour l'avenir de la ligue.

Enfin, notons un rendez-vous intéressant: vendredi, les Stars recevaient à l'aréna Étienne-Desmarteau les Carabins de l'Université de Montréal. Ce sera l'occasion de séparer les femmes des enfants. À leur unique affrontement jusqu'à présent, les Stars ont vaincu les hockeyeuses universitaires 6-3.

Une histoire de nous

Saviez-vous que l'Université Wichita State a une faculté de quilles et que des Québécois l'ont fréquentée? Ou que les vedettes asiatiques des quilles sont adulées comme des rock stars?

Je suis un peu accro à la série Bowling: une histoire de boules présentée au canal Historia. Accro parce que j'ai connu l'époque où les émissions de quilles avaient des cotes d'écoute égales à celles du Canadien.

Il y avait des héros populaires qui gagnaient plus d'argent que Maurice Richard. Ils avaient leurs groupies et tout. Oui, mes parents m'ont forcé à assister à leurs parties et à m'ennuyer ferme dans les gradins.

Mais je savoure chaque minute de la série où l'on apprend toutes sortes de choses sur notre histoire et sur nous-mêmes. Tout n'est pas glamour ni même élégant, mais il fait bon rire de soi-même de temps en temps. En passant, le Québec est, comme le village d'Astérix, le seul endroit en Amérique où la petite boule et la petite quille à bande de caoutchouc ont résisté à la grosse boule et à la quille en bois.

Ne ratez pas la période disco où les quilleurs portaient des vêtements spectaculaires. Historia m'avait déjà séduit avec ses séries sur les histoires de la lutte et du baseball au Québec. Celle-là est aussi bien réussie.