L'Impact, nouvelle coqueluche à Montréal, devra se battre pour accéder aux séries éliminatoires pendant le dernier sprint du calendrier. Ça ne sera pas facile, et il faudra s'attendre à de grandes émotions en cas de réussite et à de grandes émotions en cas d'échec.

Car si nos autres clubs professionnels, le CH et les Alouettes, sont de vieilles machines qui avancent toujours au même rythme - avec plus ou moins de succès - et qui sont toujours dans le paysage comme d'anciennes habitudes, l'Impact, lui, rue dans les brancards.

Un président émotif et porté sur la colère, un entraîneur carrément explosif, des joueurs venus de partout dans le monde, des partisans farouches et fanatiques, on passe au premier rang et puis on chute, on perd une série de parties, on s'inquiète, on crie, on doute, on se menace de congédiement, bref, le drame est toujours présent.

Sauf que ce club a 2 ans! Il n'est pas centenaire comme les deux autres. En 2 ans, il nous a déjà fait vivre une bonne partie de la gamme des émotions partisanes, y compris des changements d'entraîneurs, avec des gens qui boudent et d'autres qui s'expliquent un peu trop.

En regardant les choses sous cet angle, on ne peut que dire à Joey Saputo et compagnie: ça va, on vous aime, tout va bien. Le Canadien n'a pas remporté de championnat depuis 20 ans et il survit dans le bonheur.

Un jour, il y aura un défilé dans le Quartier des spectacles, et les joueurs de l'Impact auront leur moment de gloire à leur tour.

Et ce sera un beau jour.

Le flair de Therrien

La saison est encore jeune pour le Canadien... C'est ce qu'on entend quand l'équipe perd en début de saison. Mais on nous dit aussi que sans un bon début de saison, la suite devient beaucoup plus stressante.

Alors, qu'est-ce qu'il faut croire? (Notez en passant que ce diable de Patrick Roy présente une fiche de 5-0...)

Le Canadien semble avoir réglé quelques problèmes après un départ tout sauf canon, et il le doit à son entraîneur Michel Therrien. Il fallait du culot pour démanteler le trio Galchenyuk-Eller-Gallagher.

Therrien a refait tous ses trios, mais d'une manière originale: tous les joueurs de centre ont changé de place. Les ailiers sont restés. Therrien: «On voulait que les duos d'ailiers assurent une part de stabilité.»

La décision a été suivie de deux victoires de suite à l'étranger et d'un certain soulagement à la direction. Pari gagné.

Merci, M. l'entraîneur.

Ville de winners

Dimanche dernier a été un grand jour pour les amateurs de sports de Boston.

D'abord, les Patriots, privés de tous leurs receveurs de passes de l'an dernier, affrontaient les puissants Saints de La Nouvelle-Orléans. Après un beau duel Tom Brady-Drew Brees, la fin du match approchait et les Saints semblaient avoir la victoire en poche. Leur flamboyant entraîneur de la défense, Rob Ryan, avait même commencé à féliciter ses joueurs le long des lignes de côté.

Oups... c'était compter sans Brady. Avec 10 secondes à jouer, cet homme était aussi calme que s'il était en train de se faire les ongles.

Cinq, quatre, trois, deux secondes... touché des Patriots! 30-27. Merci et bonsoir. La gueule qu'a faite Rob Ryan à ce moment-là sera retransmise plusieurs fois au cours de la prochaine semaine.

Et puis, on imagine les amateurs de sports de Boston se tourner tout de suite vers le Fenway Park, où les Red Sox tiraient de l'arrière dans le match et dans la série contre les Tigers.

Surprise: grand chelem pour faire 5-5 en huitième, et un autre petit point pour l'emporter en fin de neuvième. Série égale. Bonsoir et merci.

Vous imaginez l'ambiance dans la ville de Boston à ce moment-là? Ceux de ma génération l'imaginent très bien. Dans les années 70, il y a eu des moments où le CH, les Alouettes et les Expos étaient tous en première place... On se disait alors qu'on formait une ville de winners et c'était bon pour le moral.

Tradition perdue?

Je n'arrive pas à trouver dans les dépanneurs le petit calendrier du Canadien, celui qu'on déplie et replie avant de la remettre dans sa poche. Tellement coloré, commode et réconfortant, comme un vieux grilled cheese.

Dites-moi qu'ils ne sont pas disparus en ces temps numériques...