Nous sommes tous des experts en hockey, n'est-ce pas? Nous avons tous des conseils à donner à Marc Bergevin et Michel Therrien. Et s'ils nous écoutaient, le CH irait beaucoup mieux. En fait, nous serions meilleur DG et entraîneur que ces deux-là.

À une époque, nous étions tous des connaisseurs plus compétents et perspicaces que Scotty Bowman, pourtant le plus grand gagnant de tous les temps.

Rien ne change de ce côté-là.

Nous parlons beaucoup de hockey ces jours-ci et, si vous remarquez bien, chacun a son joueur qu'il voudrait voir disparaître. Chacun a son homme à abattre. Les raisons sont parfois nébuleuses et chacun peut révéler une partie cachée de sa personnalité secrète en détestant tel ou tel joueur. Pourquoi celui-là en particulier?

Je ne donnerai donc pas de noms, mais il y a des amateurs de hockey de mon entourage quotidien et de ma famille qui vont se reconnaître...

Le pauvre David Desharnais semble être le plus blâmé ces jours-ci. Il faut dire que le bonhomme a des problèmes. Une personne de ma connaissance en fait presque une maladie. Il accuse Desharnais de tous les maux, dont celui de nuire à Max Pacioretty.

Un de mes copains déteste justement Max Pacioretty, comme si l'ailier du Canadien lui avait personnellement fait quelque chose de pas gentil. Pacioretty n'est pas un attaquant de puissance, dit-il. Il ressemble à un attaquant de puissance, mais c'est tout. Il ne fera jamais ce travail. Exit Pacioretty, donc.

Exit aussi Tomas Plekanec, qu'un membre de ma famille suggère d'échanger pendant qu'il a encore une certaine valeur. La raison: il est nul en séries éliminatoires. Il est peureux aussi (Je ne suis pas d'accord. Plekanec rend toutes sortes de services au Canadien. Il est efficace dans diverses situations de jeu.)

Un autre fan du Canadien voudrait voir partir Josh Gorges, trop payé pour le peu qu'il apporte à l'équipe. (Encore là, je dis non. Gorges est d'une efficacité discrète, il n'est jamais blessé, il sait toujours se comporter selon les circonstances dans le match.)

Et vous, lequel vous tombe sur les nerfs? P.K.? Ryan White? Moen? Bourque?

Et moi, demandez-vous?

Dans mon cas, c'est Michel Therrien. Je ne sais pas trop pourquoi. Il me rappelle peut-être un entraîneur que j'ai détesté dans une autre vie. Peut-être parce qu'il rit fort de ses farces plates. Qui sait?

Je n'aime pas sa garde-robe non plus, comme quoi nos arguments ne sont pas toujours logiques.

Therrien est peut-être un homme très sympathique, je n'arrive pas à l'aimer. Et puis il pense qu'une bagarre peut faire gagner un match. Je ne mange plus de ce pain-là...

Allez-y, exprimez-vous. Choisissez votre coupable et défoulez-vous.

Ça fait du bien et c'est un peu à quoi sert le CH.

Don Bartolo Colon

Pour les médias sportifs, nous sommes en plein dans la saison forte, la saison folle, où baseball, hockey et football, les trois mamelons du sport-spectacle nous attaquent en même temps. Trois mamelons, demandez-vous? Mais vous comprenez ce que je veux dire...

C'est le temps de l'année pour zapper et passer de l'un à l'autre. C'est ainsi que j'ai croisé Bartolo Colon, le petit lanceur bedonnant au nom du tonnerre.

Il a joué pour les Expos en 2002 et je me souviens de l'avoir vu lancer un match complet au Stade olympique. Une performance extraordinaire pour un monsieur qui semblait aussi peu athlétique.

Mais il était déjà trop bon et trop cher pour des Expos qui agonisaient lentement.

À 40 ans, après des opérations à l'épaule et au coude, après des interrogatoires concernant la consommation de certains produits dopants, Bartolo Colon est toujours là, en séries éliminatoires du baseball majeur, à trois millions pour la saison, et il fait un bras d'honneur à tous ceux qui se moquent des petits gros.

Trop de noms

Côté football universitaire, j'ai remarqué que les joueurs ne portaient pas leurs noms dans le dos, comme le font les pros.

Je me suis réjoui en pensant que les jeunes laissaient leur égo de côté pour se fondre dans un groupe, comme il se doit. Qu'ils n'étaient pas des divas comme Tom Brady...

Et puis je me suis ravisé, j'ai douté. Il n'y a peut-être pas de noms dans le dos parce qu'il n'y a pas assez de place pour inscrire Marc-Antoine Gagnon-Bisaillon.

Cette manie des trois ou quatre noms est fatigante. J'essaie d'ailleurs d'éviter les entrevues avec de jeunes athlètes qui s'appellent Marie-Christine Pépin-Lépine ou quelque chose du genre.

Trop long à écrire. À quoi pensaient leurs parents? Je m'en doute un peu, mais je vais me taire.