Le matin, un ami français me disait que nous étions chanceux d'avoir le complexe Claude-Robillard, où son fils a participé à une compétition de judo.

Oui, nous sommes chanceux. Ce complexe sportif fonctionne toujours à fond et il est bien entretenu. Des milliers de gens en profitent. InterBox et Lucian Bute en ont fait leur demeure, l'Impact s'y est développé, ainsi que d'autres athlètes de pointe.

Nous nous demandions à l'époque ce qui adviendrait de nos installations sportives après les Jeux olympiques. Le terme «éléphant blanc» était très à la mode.

Toutes n'ont pas eu une vie aussi sportive. Pensons au vélodrome, le plus beau du monde à l'époque. Il est encore très utile et très beau, mais pas pour la pratique du sport. Et puis, il y a le grand stade, qui n'a pas eu et n'a toujours pas la vie facile.

Le soir même, j'ai regardé un grand reportage sur la vie de Paul Buissonneau, notre grand saltimbanque et homme de théâtre. À un certain moment, il s'est mis à parler de Claude Robillard. Je savais que le monsieur avait été haut fonctionnaire à Montréal, mais c'est à peu près tout. Ces temps-ci, on associe plutôt haut fonctionnaire municipal à magouille, et on ne veut plus en entendre parler.

Paul Buissonneau racontait que Claude Robillard avait pris contact avec lui, un jour des années 50, pour lui demander de former un théâtre populaire ambulant. Montréal n'était pas bien nantie en activités culturelles populaires à l'époque, mais Robillard a débloqué des fonds.

On connait la suite. Buissonneau a lancé la carrière d'au moins deux générations d'artistes québécois, dont celles de Robert Charlebois et d'Yvon Deschamps.

Toujours grâce à Claude Robillard, il a fondé le Théâtre de Quat'Sous, avenue des Pins. Avec sa verve habituelle, Buissonneau avait cédé aux demandes de Charlebois et de Deschamps en leur disant: «O.K. Faites-le, votre ostie d'show...» Le nom est resté.

Alors, si vous suez parfois au complexe Claude-Robillard, dites-vous que le M. Robillard en question a fait bouger des choses dans le bon sens. Responsable des parcs de Montréal, on lui doit les plus beaux, comme les parcs Lafontaine, Jeanne-Mance et Angrignon. Ça nous réconcilie un peu avec les fonctionnaires municipaux, non?

Wikipédia ne nous parle pas de la relation entre Claude Robillard et Paul Buissonneau, mais on y apprend que l'ingénieur était membre de Jeune-Canada, un groupe nationaliste de droite. La réputation de Jeune-Canada est toutefois entachée par un antisémitisme actif.

Ça aussi, il faut se le rappeler, même si ce n'était pas dans nos manuels scolaires.

Le bon soldat

Nous étions tous heureux de voir le CH accorder une prolongation de contrat à Francis Bouillon, un bon bonhomme et un gars du quartier Ville-Marie qui n'a pas oublié d'où il vient.

Bouillon remplit plusieurs tâches. Il est toujours un homme fiable pour Michel Therrien, qui a l'habitude de le jumeler au dernier défenseur arrivé, soit Nathan Beaulieu ces jours-ci.

Pour un vétéran, la tâche de protéger la recrue est un grand honneur, une belle marque de confiance.

Tout ça pour 1,5 million l'an prochain. Une aubaine pour le CH, si vous voulez mon avis.

Bravo quand même, Francis.

On l'aime beaucoup, notre équipe, ces temps-ci, n'est-ce pas? Et elle est très aimable. La victoire contre les Bruins la semaine dernière a été un spectacle extraordinaire. La démolition méthodique des Rangers, samedi, était belle à voir aussi.

Et puis, hier matin, au Centre Bell, les gradins étaient remplis d'enfants heureux. Le CH leur a offert un petit spectacle spécial.

Allez, tous ensemble: Les Canadiens sont lààà...

Jusqu'à la prochaine chicane.

Vous êtes filmés!

Voilà le dernier remède à ce qu'on pourrait appeler la rage à l'aréna. Il a bien fonctionné dans un aréna de Gatineau, où un gérant a pris l'initiative d'installer des caméras un peu partout. La violence dans les gradins et le vandalisme ont presque disparu.

Ça nous en dit long sur la mentalité de nos foules de hockey. Il faut traiter les gens comme des braqueurs de banque pour qu'ils se calment.

Après une bagarre générale dans un aréna de l'Ontario, où l'on voyait très bien jusqu'où une foule peut s'abaisser, il est question d'installer des caméras dans nos arénas.

Il semble que les habituelles campagnes de sensibilisation soient inefficaces. Mais ça, on s'en doutait.