Fiez-vous à mon expérience de vieux pilier de party de Super Bowl en public: le meilleur s'est déroulé pour une deuxième année hier au stade Uniprix du parc Jarry. Il s'agit d'une fête organisée par la NFL elle-même dans quelques villes canadiennes et, comme toujours, la NFL ne lésine pas sur la qualité.

Le charme de l'affaire réside dans le confort. Le visiteur est à l'aise pour circuler, bavarder, boire et manger sans se sentir dans une boîte de conserve où aller aux toilettes est une aventure.

Et puis, tout le nécessaire est là, à un prix abordable: billet à 20 $ incluant une bière et une entrée d'ailes de poulet, 4,75 $ la bière, la nourriture habituelle du Super Bowl - ailes, pizza, côtes levées et nachos - à des prix respectueux du client. Le but de l'exercice n'est assurément pas de nous dévaliser, mais de devenir amis.

Jean-François Grenier, de la boîte de marketing Mosaïc, a été embauché par la NFL pour organiser le party. Comment sont-ils, en affaires, les gens de la NFL?

«Tout se passe bien. Ils sont évidemment très soucieux de leur brand, ils savent ce qu'ils veulent, mais il n'y a aucun problème. Nous avons fait nos preuves l'an dernier et ils sont satisfaits.»

Et les moyens?

«Je ne peux pas dévoiler le montant du budget, mais, sans prétention, nous avons les moyens qu'il faut. Ce n'est pas le show de Michael Jackson, mais c'est bien.»

«Nous avons accueilli 1500 personnes l'an dernier et nous attendons 2000 personnes cette année. Notre capacité maximale est d'ailleurs de 2000. Nous n'en voulons pas plus. Nous n'organiserons pas un party pour 25 000 personnes. Nous préférons une ambiance plus intime.»

«Le secret est dans la logistique. Il faut que les gens soient bien accueillis, qu'ils puissent circuler facilement. Ensuite, il faut que le DJ soit en forme, que la nourriture soit bonne et que la bière soit froide.»

Et M. Grenier vous remet un bracelet à l'entrée. Dans ce bracelet est intégrée une puce qui vous permet d'envoyer immédiatement vos photos sur votre compte Facebook ou Twitter.

«C'est une puce RFID, c'est nouveau. Après le match, nous les désactivons toutes en un clic. Nous faisons du marketing expérimental, les résultats sont plus mesurables qu'avec une affiche sur le bord de la route.»

Il y a évidemment toutes sortes d'occasions de vous prendre en photo - avec Marcus Allen ou Jevon Kearse, deux anciennes vedettes envoyées à Montréal par la NFL, avec les cheerleaders des Eagles de Philadelphie ou avec les Bud Light Girls. Tous vos amis le savent tout de suite et vous ne me direz pas que la vie n'est pas merveilleuse.

Les commanditaires ont des petits salons ouverts avec écrans privés, tandis que le public regarde le match sur deux écrans géants, accoudé à des bars ou des tables coquettes. La soirée est un peu chic, sans être prétentieuse.

La plupart des gens interrogés ont «gagné des billets au bureau».

Véronique était sur place l'an dernier et elle a amené ses amis cette année. «C'est le meilleur endroit pour regarder le Super Bowl. L'ambiance est parfaite.»

Et voici Marcus Allen, «MVP» (joueur le plus utile) du Super Bowl XVIII et l'étoile de mon équipe préférée de l'époque, les méchants Raiders d'Oakland. On dirait qu'il pourrait jouer demain... Il y a des gens comme ça. Le temps ne les touche pas.

Comment ça va, M. Allen, la santé, les genoux...?

«Je pense que je suis un cas unique. Je n'ai aucun problème de santé.»

«C'est ma deuxième visite à Montréal. J'étais allé à Ottawa voir jouer mon frère [Damon, quart-arrière] et j'avais fait un saut à Montréal. Je suis descendu à l'hôtel Saint-Sulpice. J'avais beaucoup aimé mon séjour et je suis content de revenir.»

En guise de salut, il ajoute «à tout à l'heure», en français, comme quoi il a toute sa tête - ce qui n'est pas le cas de tous les anciens porteurs de ballon.

En passant, Marcus Allen avait prédit une victoire des 49ers, à cause du jeune quart-arrière. J'avais choisi les Ravens.

Et puis je me fous si Beyoncé chante en lipsync ou avec les deux doigts dans le nez...