Ils ont fait la queue longtemps avant que les portes ouvrent; ils ont rempli le stationnement et ils étaient nombreux dans les gradins du Complexe sportif Bell de Brossard pour assister au premier entraînement du Canadien. Nos collègues ont interviewé les pères et fils, et c'est là que le hockey retrouve toute sa noble place dans nos moeurs: les liens père-fils se tissent depuis des générations autour de ce chandail bleu-blanc-rouge.

Mon père avait trouvé des billets pour un match au vieux Forum - je me souviens des colonnes à l'intérieur et que les adversaires étaient les Red Wings de Detroit - et j'ai fait de même avec mon fils au Centre Bell. De nos jours, les pères amènent autant leurs filles, et les petites sont aussi contentes que nous.

O.K., on fait la paix avec le hockey. Et puis non, on fait la paix avec le Canadien et pas avec Gary Bettman et les Américains qui ont fait main basse sur le sport de nos hivers. Ils l'ont même étiré jusqu'en juin, ces cons, pour empocher plus d'argent. C'est vous dire à quel point ils n'ont rien compris, à quel point ils n'ont aucun attachement viscéral envers le patin, la glace, la rondelle...

Geoff Molson peut respirer, les choses sont revenues à la normale. Il n'est presque plus question de boycottage, de pétitions indignées. Fini, déjà...

Certains clubs offrent des cadeaux à leurs fans pour se faire pardonner. Le Canadien, qui a toujours plus de classe que les autres, nous a fait la plus belle des surprises: Scott Gomez a été invité à retourner chez lui. Vous avouerez que le synchronisme est parfait. Marc Bergevin n'a pas niaisé avec le puck. On a tous souri de plaisir, avouons-le.

Et puis, il vaut mieux éliminer toutes les ondes négatives si on veut repartir du bon pied. Gomez était devenu malsain pour l'entourage du Canadien. Plus qu'une distraction, il faisait sortir ce qui est laid en nous.

Le monsieur était arrogant, désagréable, mais il ne méritait pas le mépris de toute la nation tricolore. Les blagues méchantes étaient trop nombreuses et trop faciles dans nos médias et dans nos rues. La meute s'était déchaînée sur un homme qui, après tout, n'est qu'un joueur de hockey. À une autre époque, on l'aurait lynché ou lapidé en public.

Tout ça est derrière nous et nous pouvons nous concentrer sur les jeunes talents qui poussent et qui attendent leur chance.

Ils sont, comme nos fils et filles, en formation. Proposons-leur une bonne direction.

Donald

J'ai connu Donald Brashear alors qu'il portait les couleurs du Canadien. C'était un gentil garçon un peu troublé. Il achetait tous les Tonka qu'il croisait.

Il était le meilleur hockeyeur, que l'on disait.

Mario Tremblay l'a chassé d'un entraînement et de Montréal de façon bien maladroite et injuste, pour faire peur aux autres. Il n'avait réussi qu'à écoeurer ses propres joueurs, qui avaient vu l'astuce.

Le bon Bleuet n'était pas sorti grandi de cet épisode.

Sur YouTube hier, on pouvait voir Brashear commettre un (autre) geste disgracieux lors d'un match de la Ligue nord-américaine de hockey. Ça se passait chez mes amis de Rivière-du-Loup (salut Régis, Dany et les autres!), lors d'un match du 3 L, un vieux et légendaire club senior de la région.

Brashear n'en était pas à un premier mauvais coup. Il a même déjà agressé un adversaire dans le stationnement d'un aréna après un match en 2011. Il avait été accusé d'agression en 2006 et s'était retrouvé devant les tribunaux.

Tout ça pour une poignée de dollars alors que Brashear a profité de la manne dans la LNH pendant plusieurs années à Montréal, New York, Vancouver...

La direction de la LNAH parle d'une suspension sévère. Il serait temps de prendre ses responsabilités et de bannir Brashear à vie. Pour son propre bien.

Je sais qu'il attire des spectateurs, mais pas pour les bonnes raisons. Il y a des pères qui amènent leur fils et leur fille à ces matchs.

Le paradis sportif

Pour le moment, les amateurs de sports sont parfaitement heureux s'ils aiment le football de la NFL. Quel spectacle, encore hier, ont donné les Falcons et les Seahawks!

La LNH, qui doit redorer son image, devrait en prendre note. Il y a encore pas mal de chemin à faire avant d'être professionnel à ce point.

J'avais prédit un Super Bowl aux Packers... Tant pis.