«Je n'ai pas paniqué, mais disons qu'il était temps que ça finisse...»

Jean Bédard, le fondateur et patron des restaurants La Cage aux Sports, n'aura jamais de mal à boucler ses fins de mois, mais il est bien placé pour observer les conséquences du lock-out dans la LNH.

«Je suis convaincu que nous allons récupérer tout ce que nous avons perdu. L'an dernier, le public avait abandonné le Canadien après les Fêtes. L'équipe n'était pas très populaire après Noël. Nous avons connu seulement une bonne première moitié de saison.

«Le lock-out n'a pas eu le même effet partout au Québec. En région, ça n'a à peu près rien changé pour la Cage aux Sports. C'est surtout à Montréal, et plus on s'approchait du Centre Bell, que les affaires en souffraient. À La Cage de Sept-Îles, les choses n'ont pas ralenti.

«Depuis le début, je prévoyais un retour de la LNH en décembre. Ce sera un peu plus tard, mais chaque partie sera importante. Il est difficile de maintenir l'intérêt pendant une saison de 82 matchs. Je suis certain que cette demi-saison sera suivie de très près et avec pas mal d'émotion.

«J'ai moi-même hâte de voir la nouvelle direction du Canadien en action. Il y a un buzz, ça se sent.

«De notre côté, je n'ai rien contre les quilles ou le billard, et j'ai beaucoup de respect pour ceux qui pratiquent ces sports, mais ce n'était pas l'idéal.

«Je me suis surtout inquiété pour nos employés. En septembre, par exemple, nous embauchons beaucoup d'étudiants. Nous en avons embauché moins cette année et ils avaient moins d'heures de travail, moins de pourboires...

«Les clients étaient moins agréables, ils passaient leur temps à chialer contre ce qu'ils voyaient à la commission Charbonneau. Nous vendons du fun et il y en avait beaucoup moins dans l'ambiance.

«Je ressens donc un grand soulagement et je vais fêter cette bonne nouvelle.

«Et puis, soyons francs, c'est une bonne nouvelle pour les médias aussi. Je voyais des histoires être étirées au maximum, ça n'avait pas toujours de sens, c'était bizarre par moments...»

En effet.

Retour retardé

Le communiqué est arrivé hier matin: le vol de l'équipe canadienne junior en provenance de Londres avait été annulé et Hockey Canada ne donnerait pas de détails sur les arrangements du retour des membres de l'équipe.

J'ai d'abord rigolé, puis je me suis demandé si ce n'était pas un complot...

Il reste que Hockey Canada devra se rendre compte que la situation exige un examen de conscience en profondeur. Un premier championnat du monde sans médaille depuis 1998, ça marque son petit pays de hockey - que dis-je, son petit pays berceau du hockey!

Il faudrait peut-être moins axer la préparation sur la robustesse et l'intimidation et davantage sur... la défense, par exemple. Changer de vocabulaire et cesser de parler d'intensité, de hockey à la canadienne ou autres belles tournures... toutes des expressions pour masquer un machisme dépassé.

Il faudrait plutôt réfléchir au moyen d'arrêter un attaquant à un contre un, sur la façon de ne pas voiler la vue du gardien et de s'organiser en zone défensive. Cet aspect du jeu de Team-Canada-Équipe faisait pitié, monsieur l'entraîneur, et je m'adresse aussi aux deux éternels adjoints québécois.

Plus important, il faudrait revoir la place qu'occupe cette équipe avant de partir en voyage. Les jeunes sont tellement encensés qu'ils ne savent plus où ils en sont, jusqu'à ce qu'ils affrontent les autres équipes et reviennent sur terre.

Prenez l'exemple de Malcolm Subban, le gardien qui lève les bras en l'air pour humilier ses défenseurs après avoir accordé un but. Ça me rappelait Carey Price à ses débuts à Montréal. Toujours la faute des autres...

Surtout que Subban était loin d'être brillant.

Un peu d'humilité, donc. Et puis, il serait bon de rappeler à tout le monde qu'il s'agit d'un sport d'équipe où les ego, à commencer par ceux des entraîneurs, doivent rester dans la chambre...