Les organisateurs de l'Amnesia Shack Attack avaient eu la bonne idée d'installer des chaufferettes dans la rue. Samedi soir, dans la côte de la rue Saint-Denis, entre Sherbrooke et Ontario, l'hiver était présent à deux chiffres négatifs et dans sa version humide.

Il n'y avait d'ailleurs pas foule au rendez-vous, dans ce coin bâtard où l'on trouve le haut de gamme - cuisines espagnole et italienne trop chères -, le bas de gamme à l'américaine et à la mexicaine, beaucoup d'établissements alcoolisés, de vendeurs de drogue, ainsi que le carrément bizarre - de la boutique de préservatifs La Capoterie à la garde-robe mongole. Pour les touristes ou la visite qu'on n'aime pas...

L'Amnesia Shack Attack est un rail, qui peut se traduire par «rampe». Mais ce n'est pas exactement une rampe dans le jargon des snowboarders. Je n'ai pas très bien compris les explications...

Il s'agit d'une affaire urbaine: on recouvre une rue de neige ramassée dans des arénas, on construit une fausse piste de ski avec des objets de ville, comme une rampe d'escalier, un gros tuyau, un escalier... Puis les skieurs et les planchistes descendent sur la neige et sur les obstacles. Le spectacle est loin d'être emballant, mais la fête est importante. Comme échauffement, les participants entrent dans un bar et boivent un verre...

Mathieu, qui porte le surnom de skieur Matrich - il faut un surnom dans un rail, le mien serait Joe Montana -, a 21 ans.

«Je suis un des vieux... Dans la vie, je vends des caméras au Future Shop. Il y a une dizaine de rails au Québec, à Montréal, sur les rives nord et sud, à Bromont, Orford, Québec... Partout où il y a une côte dans une ville.

«Nous sommes reconnus, même aux États-Unis. Nos athlètes n'ont rien à envier aux Américains. Les meilleurs, chez nous, gagnent entre 5000 et 10 000 $ en un hiver. J'ai gagné 1000 $ l'an dernier. Ça paie les dépenses.»

L'affaire était plutôt bien organisée par un groupe qui s'appelle la Tribu. Musique, animation, bonne ambiance... Les commanditaires sont surtout des boutiques de ski, de planches et de vêtements appropriés. Des couches et des couches de vêtements, jusqu'à ce qu'on ne voie presque plus qui est à l'intérieur.

Mais le site commercial était dominé par Rogers, qui nous offrait toutes sortes de forfaits, de gadgets, de prix, ainsi que les chaufferettes qui réunissaient les spectateurs. Une jeune fille en rouge Rogers m'a offert un billet de tirage: «Aimeriez-vous gagner un week-end de vacances dans un chalet de Mont-Tremblant avec huit personnes?»

Je ne sais pas ce qui m'a pris, peut-être le froid, mais j'ai répondu qu'il n'y avait pas huit personnes sur la Terre avec qui je voudrais m'enfermer pour un week-end dans un chalet de Mont-Tremblant. Trois ou quatre, peut-être, mais certainement pas huit.

Quarante participants, deux filles seulement, et on a applaudi les meilleurs.

Un pur plaisir

Quel plaisir de voir Pierre Rinfret de retour sur les ondes de TVA Sports ce week-end. L'expression «analyse en profondeur» retrouve tout son sens.

Ça m'a rappelé la belle époque de 110%, que des mauvaises langues appelaient La planète des singes.

Les gens sont méchants.

La boxe en déclin

Ni Lucian Bute, ni Jean Pascal ne font plus courir les foules de nos jours. On a avancé le chiffre de 6000 personnes au Centre Bell pour le retour de Pascal, vendredi. Je me demande combien avaient payé leur billet.

C'est que la boxe est nettement en déclin chez nous, après des années de grandes émotions. Nous n'avons plus de champion et ce n'est pas en donnant des adversaires de niveau inférieur à nos étoiles montantes qu'on va convaincre le public de revenir.

Pour Pascal, les temps sont durs. Dix-neuf mois d'inactivité à cause de blessures et de malentendus, et voilà qu'il se blesse à une épaule en s'accrochant dans un câble. Pourtant, avec ce physique de Superman...

Certains ont fait de Pascal un héros parce qu'il a remporté une décision d'une seule main, mais il faudrait plutôt parler de la grande complaisance du Polonais Aleksy Kusiemski. Un bien gentil adversaire...

Je ne voudrais pas voir Jean Pascal affronter d'un seul bras Chad Dawson ou Tavoris Cloud... Ça ne serait pas joli.

Et comme la vie ne supporte pas le vide - c'est de Lautréamont; je m'en souviens, c'était pendant un cinq à sept au Château Frontenac, on avait bien rigolé -, je soupçonne Régis Lévesque, au Beaubien Deli de Rosemont, de préparer un Ouellette-Hilton IV.

Régis aime bien le latin et les chiffres romains.