Vous avez peut-être vu la vidéo en provenance du Saguenay. Elle ressemble à bien d'autres qui nous apparaissent de manière assidue pour nous rappeler que le monde du hockey est toujours malade.

Dans celle-ci, un entraîneur adulte frappe du poing un joueur de 16 ans pendant une longue mêlée générale. Les gens n'ont-ils rien de mieux à faire de leur vie?

Le jeune hockeyeur en question se trouvait dans une nouvelle ligue sans contact parce qu'il avait déjà subi une dizaine de commotions cérébrales. Son père n'était pas content, on le comprend.

L'entraîneur a été suspendu indéfiniment. Il était question de le bannir à vie des arénas, mais les bonzes du hockey mineur vont y réfléchir... Entre vous et moi, le seul fait d'y réfléchir, de se demander si la punition serait trop sévère, est encore plus navrant que le reste.

Je me souviens d'une autre scène semblable - vive les téléphones intelligents! - où c'était des tout-petits, quelque part en Ontario, qui se battaient comme des grands. Il y avait même des parents pas peu fiers de leur rejeton. Il va débrouiller dans le hockey, celui-là, il a ce qu'il faut.

Et puis vous regardez les nouvelles du sport et on vous montre les extraits d'un match très rude, ponctué de bagarres, entre les Bulldogs de Hamilton et les Marlies de Toronto, club-école des Maple Leafs de Toronto...

Ça finit avec Louis Leblanc, un joueur de finesse et grand espoir de l'organisation du Canadien, qu'on doit soutenir pour quitter la patinoire. Blessure à une jambe, nous explique-t-on, subie dans une bagarre!

Voilà qui est intelligent...

Et c'est ça qui vous manque? Vraiment?

Place à une publicité... Vous voyez des vedettes du hockey junior qui servent à vendre des matchs télévisés qui servent à remplacer les matchs de la LNH en lock-out.

Encore des presque ados qui produisent de l'argent sans jamais en voir la couleur. C'est pourtant eux qui se blessent et se battent pour emplir les gradins. Jusqu'à ce qu'ils ne soient pas repêchés, comme plus de 99% d'entre eux, et retournent à la maison sans bagage autre que des souvenirs amers et une grande déception qu'ils vont traîner toute leur vie.

Les gens qui dirigent le hockey junior vous diront que ces jeunes ont appris la vie à la meilleure école, celle du sport, et qu'ils sont bien équipés pour se débrouiller. Peut-être, mais pas aussi bien équipés que s'ils avaient appris un métier ou acquis un diplôme...

Mais bon, on a le hockey dans le sang, comme ils disent, et tout ça est normal.

Francis Bouillon vous invite

Et puis il y a l'autre côté de la médaille...

Francis Bouillon, lui, est un des rares à avoir atteint le hockey professionnel. Il a grandi dans Hochelaga-Maisonneuve, pas riche, et il se souvient du club Les Jeunes Sportifs d'Hochelaga, qui existe depuis une cinquantaine d'années, une belle organisation qui a donné une chance à des milliers de jeunes du coin.

En 2010, Bouillon a sauvé le club de la faillite en achetant un immeuble qui s'appelle maintenant l'Usine 51, comme son numéro chez le Canadien.

Samedi, de 14h à 17h, il invite le public à un match de hockey de rue. Il y aura Steve Bégin et Maxim Lapierre aussi, des activités pour les enfants, des surprises... Tout ça pour aider les JSH.

L'Usine 51 se situe au 2190, rue Préfontaine.

J'aime bien les gens qui se souviennent.

Spaceman II

À une époque, nous avions Bill Lee, un baseballeur hors norme, un marginal brillant qui nous faisait rire et réfléchir... On le surnommait Spaceman et ça lui allait bien.

Dans la Série mondiale qui commence ce soir, on dirait que Bill Lee s'est réincarné. Il s'appelle Brian Wilson, excellent lanceur de relève des Giants, blessé, mais toujours bien actif dans l'abri des joueurs. Vous avez peut-être remarqué son énorme barbe noire...

Pour le découvrir, il y a des dizaines d'entrevues et de bizarreries le mettant en vedette sur YouTube. Le baseball a le don de produire des personnages excentriques et celui-là est un champion du genre...